Amarillo - Blacksad, tome 5 par Cinemaniaque

Juanjo Guarnido est le meilleur dessinateur européen en activité. Y a pas à tergiverser : c'est un fait établi ! Amarillo le prouve une fois encore, Guarnido étant un gars aussi doué dans les décors que dans le character design, maître de l'équilibre de la case et par extension de la planche, avec un vrai regard de cinéma dans son cadrage et sa composition des plans. C'est bien simple, par moments, on entendrait presque de la musique rien qu'en zieutant l'image. C'est beau, c'est chatoyant, et en même temps terriblement sombre.

Et pourtant : Amarillo est peut-être le moins bon tome de la série. Ce qui ne veut rien dire : il reste une BD d'exception, qui devrait servir de leçons à beaucoup de prétendants dessinateurs et scénaristes du neuvième art. Seulement voilà, Juan Diaz Canales nous avait habitué à des histoires mastocs, des trucs solides et inattaquables ; ici, on reste un peu en surface de ce "film noir" sous le soleil texan, truffés de bons mots et de rebondissements mais qui n'exploite jamais réellement son potentiel pour exploser, comme dans les volumes précédents. Canales méritait sans doute davantage de pages pour se lâcher pleinement, mais un grand scénariste (dont il fait partie, soyons francs) se reconnaît aussi à son adaptation aux contraintes.

Bien sûr, je pinaille, je cherche la petite bête en étant aussi sévère avec cette BD, mais que voulez-vous : je n'attends pas d'Hitchcock, de Michel-Ange ou de Shakespeare des oeuvres un cran au-dessus de la moyenne, j'en attends systématiquement de grandes à chaque fois. Et il n'y a aucune raison pour que le duo Guarnido-Canales ne côtoie pas ce panthéon.
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le 18 janv. 2014

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