Année 1, 1ère partie - Injustice : Les Dieux sont parmi nous, tome 1 par Kab

Injustice est la préquelle du dernier jeu vidéo on-line de DC fabriqué par les créateurs de Mortal Kombat. On arrivait dans un monde dirigé par Superman avec des héros faisant régner la terreur pour que le crime soit endigué. On ne savait pas comment on en était arrivé là. C’est aujourd’hui chose faîte avec la première partie d’Injustice : Gods Among Us.
Très clairement, il s’agit ici d’un travail de commande fait pour les fans du jeux vidéos. D’abord, créée pour le web (en 36 épisodes), cette série à été recompilée en singles un peu plus denses de 14 numéros puis en deux album hardcover devant son succès.

Un succès qui tient en très grande partie à son scénariste Tom Taylor. Ce dernier crée son Civil War chez DC. Le point de départ n’est pas du tout le même et la manière de faire non plus mais l’idée est là.
Tom Taylor est plus fin que Mark Millar. Il n’y a pas tout de suite deux camps qui se tapent dessus. Le scénariste commence par nous montrer le plus heureux des hommes puis il le brise lui faisant tout perdre. La vengeance ne lui vient pas non plus directement à l’esprit car c’est Wonder Woman qui lui dit que ce n’est pas de sa faute. Big blue ne veut au début qu’un cessez le feu puis finalement, passe à autre chose, etc, etc... Le personnage de Superman est le héros et c’est assez agréable de le voir douter de ses actions, ne pas être sûr de lui. Quand il se lance dans le feu de l’action, on retrouve le super-héros inébranlable. Taylor a bien su travailler le personnage, montrer son isolement par des moyens détournés tout en le mettant en permanence avec des personnes.
Batman est lui aussi très présent mais comme à son habitude, il est plus caché. On ne le voit pas tout le temps mais sa présence se fait ressentir. On voit bien que le héros de Gotham n’apprécie pas du tout ce que fait Superman et il joue même avec l’idée déjà souvent abordée que sans le Joker, Batman n’est plus que l’ombre de lui-même. Le scénariste égalise le score avec Superman, montrant qu’une tragédie peut engendrer deux chemins tout à fait différents.

Parmi les nombreux personnages présents et travaillés, on pourra citer Harley Quinn et Green Arrow qui donneront de nombreuses touches d’humour, Flash qui est d’abord du côté de Sup’ puis vu la direction que prend son ami semble ne plus trop savoir où il en est sans pour autant rejoindre le coin de Batman, Aquaman en empereur déchu de ses droits par son ex-collègue. Le personnage le plus important reste bien évidemment Wonder Woman. Cette dernière reprend un rôle qu’on lui a connu dans Kingdom Come, celui de la seconde femme aimé par Kal-El. Elle le soutient pendant son deuil puis dans ces combats et joue parfois même un rôle assez spécial. Quand elle rencontre Arthur après que ce dernier ait rendu les armes, il donne un message à Superman qu’elle ne lui transmet pas ayant peur que Sup’ revienne peut-être en arrière ou par peur de perdre sa place de conseillère. Tom Taylor met aussi en avant son côté guerrière et son tempérament de plus en plus farouche. L’amazone semble perdre patience de plus en plus vite préférant le combat à la négociation.

Si j’ai trouvé le scénariste plus fin ici que Mark Millar sur Civil War, il ne faut tout de même pas oublié qu’il y a une sorte de guerre larvée entre héros et qu’il y a donc des dommages collatéraux. C’est donc assez violent, il y a des morts, des trahisons. Bref, pas de quoi s’ennuyer.

Pour finir, Tom Taylor était un scénariste que je ne connaissais pas. Il effectue un travail de commande et en fait une série de très très bonne qualité avec des intrigues à tiroir, une montée en puissance, des personnages que l’on reconnait facilement. Il y a de l’action, de l’émotion, le tout saupoudré d’une fine couche de trahison et de dialogues qui font mouche. Il montre que l’on peut faire encore de bonnes séries même sur un travail de commande. J’espère que la suite sera a la hauteur.

Pour le dessin, j’aurais plutôt tendance à être beaucoup moins emballé. Déjà, il y en a une palanquée d’artistes comme Jheremy Raapack, Mike S. Miller, Bruno Redondo, Axel Gimenez, David Yardin, Tom Derenick, Marc Deering, Diana Egea et en plus, ils sont loin d’être tous bons. En gros, cela se divise entre certains ayant un style proche de Renato Guedes avec de belles lignes blanches et claires et ceux qui ont un style plus gras et "sale".
L’ensemble a un peu de mal à se marier. Malgré cette valse de styles, je dois dire que je n ’ai pas été déconcentré car ça se lit bien vu que les dessinateurs ne sont pas avares de détails. Bref, pas mal mais comparé au scénario, c’est moins bien.
Kab
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le 15 déc. 2014

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Kab

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