Ah ! Injustice ! En voilà une histoire amusante ! Je m’étais acheté le jeu sur PS4, avant d’acheter la console, et je n’ai jamais trouvé cette Arlésienne. J’ai donc revendu le jeu au moment de prendre la X-Box One et réaliser que le jeu ne sortirait pas sur cette plateforme. Bref, j’arrête de raconter ma vie, tout le monde s’en fout, mais pour montrer à quel point cet univers, propre au jeu, me faisait envie, pour acheter un jeu avant la console adéquate.
J’ai toujours été friand de ces univers alternatifs, à la Ultimate chez Marvel. Surtout quand cela est bien fait et vraiment différent de ce que l’on connaît dans l’univers dit classique. C’est donc avec impatience que j’attendais la sortie de ce premier tome. Et en plus je vais enfin pouvoir essayer ce jeu, que demande le peuple ?

Avec plus de 500 000 exemplaires vendus, le jeu vidéo Injustice – Gods Among Us est entré dans le cercle très fermé des jeux de combat les plus joués au monde. Découvrez la série tirée de cet univers alternatif où les héros de DC Comics subissent le joug d’un Superman devenu dictateur.
Manipulé par le Joker, Superman tue la mère de son enfant à naître : Lois Lane. Fou de rage, l’Homme d’Acier s’en prend directement au Clown Prince du Crime et l’arrache des mains de Batman pour lui ôter la vie. Cet assassinat de sang-froid marque le début d’une ère sombre pour les héros de la Ligue de Justice. Une ère où chacun devra choisir soigneusement son camp : rejoindre la croisade aveugle de Superman contre le crime ou entrer en rébellion aux côtés de Batman.
(Contient INJUSTICE: GODS AMONG US Vol. 1 : #1-6)

Injustice démarre avec quelques scènes touchantes et surprenantes. On y découvre un Superman qui s’amuse à écouter le cœur de sa chère et tendre Lois, mais aussi de son enfant à naître. Il se fait alors une joie de demander à Batman d’être le parrain alors que ce dernier avait tout deviner dans une scène qui montre combien nos héros sont proches.
Contre toute attente, le Joker décide, non pas de s’en prendre à Batman, mais à Superman, pour changer un peu, varier les plaisirs. Et il va taper fort, très fort. Pas sûr qu’il avait prévu tout ce qui va découler de ses actes. Tout cela va commencer avec la mort de Lois Lane et donc du futur enfant de Superman. Dès lors, Superman va complètement changer de façon d’opérer avec les criminels, la mise à mort devenant une option qu’il se permet d’utiliser !

Ce ne seront pas que les supers-criminels qui vont être pris pour cible, les simples petits malfrats aussi, puis très vite les pays en guerre. Tous doivent se plier à ses prérogatives ou en payer le prix, il ne fait plus aucune concession ! A ses côtés, il peut compter sur le soutien indéfectible de Wonder Woman, qui semble prendre son pied à voir l’Homme d’Acier se conduire ainsi. Ils sont des dieux parmi nous et se doivent d’agir comme tels. Et il est flagrant que la belle amazone manipule Superman pour ne pas qu’il fasse machine arrière.

D’autres héros le suivent dans sa croisade vengeresse qui tourne peu à peu en totalitarisme. Green Lantern, Shazam, Cyborg. Il est assez surprenant de voir jusqu’où ils sont capables d’aller pour leur nouvelle vision de la justice, il suffit de demander à Aquaman ce qu’il en pense.
Mais heureusement, tous ne sont pas d’accords avec les agissements de Superman. Et c’est bien entendu Batman que nous retrouvons en leader de la résistance. Il ne peut cautionner ce qu’il se passe et très vite le ton monte et les premiers coups ne tardent pas à pleuvoir. Si Superman subit des pertes énormes, c’est également le cas de Batman, qui va vivre un nouveau drame, le confortant a accepter de monter un groupe avec d’autres héros pour s’opposer à Superman et les siens. Mais pour voir ce qu’il va se passer, il faudra, malheureusement, attendre le deuxième tome.

Si l’histoire est absolument jouissive à suivre, il y a cependant un vilain point noir dans ce premier tome, avec les dessins ! On est appâté avec des premières pages très jolies avant d’être embarqué dans un Space Mountain graphique. Le niveau ne cesse d’alterner entre le bon, le mauvais, le très mauvais. Une multitude d’artistes aux styles différents à chaque chapitre. C’est vraiment très gênant à suivre un tel fouillis dans l’ensemble graphique.

En lisant ce premier tome d’Injustice, je ne peux m’empêcher de penser, à bien moindre mesure, à Kingdom Come. Ce n’est pas aussi riche, pas aussi profond ou mature, mais à travers les actes de Superman, ce sont les mêmes questions qui viennent. Sur le fait de pouvoir tout se permettre quand on a les pouvoirs d’un dieu, en deuil ou non, cela ne justifie rien. Et c’est donc tout naturellement, face à de tels actes, que chaque lecteurs va s’amuser à prendre partie pour l’un ou l’autre en fonction non pas de ses affinités mais plus de ce qu’il est capable d’accepter ou non. Car Tom Taylor nous montre que si ces personnages que l’on aime tant sont proches des dieux, à vivre parmi nous ils en deviennent humains et donc en proie à écouter leurs sentiments. Ce qui est véritablement dangereux, lorsqu’on s’appelle Superman, Wonder Woman ou n’importe quel autre héros.
C’est un énorme point positif de faire écho à l’une des plus grandes œuvres de DC. Mais cela s’arrête là. Car si Kingdom Come jouait beaucoup sur l’imagination, sur la réflexion. Injustice est plus dans le visuel. C’est très violent, pour ne pas dire gore par moment.

L’autre gros point positif de ce récit, c’est le travail de caractérisation des personnages de Tom Taylor. Un Batman fragile, un Superman impitoyable, une Wonder Woman manipulatrice, une Harley Quinn taquine et sensible, un Flash indécis, un Hal Jordan suiveur... Et cela est tellement bien écrit qu’on y croit, que ça nous parait presque plausible, normal. On se surprend à trouver que cela pourrait correspondre, voir à ne pas être surpris de les voir agir ainsi.

Bref, Injustice est un véritable petit plaisir de lecture ! Beaucoup d’action, qui mène à de très belles interrogations sur le rôle des super-héros, sur ce qu’ils ont le droit ou non de le faire, qu’ils en aient le pouvoir ou pas, un zeste d’humour, de l’émotion, de belles émotions dans des scènes bouleversantes, des personnages fantastiques, le tout dans un monde où chacun doit choisir son camp. Vraiment dommage ce melting pot graphique, et le fait de devoir attendre deux mois pour voir la suite !
Romain_Bouvet
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le 18 déc. 2014

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Romain Bouvet

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