Area 51
7.3
Area 51

Manga de Masato Hisa (2011)

Attachez vos ceintures mes poulets ! [Critique T1 et 2]

Area 51 est typiquement le genre de manga qui en met plein les yeux. Non pas à cause d’une surenchère physique côté féminin ou masculin mais par le rassemblement d’êtres de toutes sortes, dans une grande salade composée qui promet d’être relevée comme il faut. Un tel déferlement de « stars » (Amaterasu, Râ, Big Foot, Turbo-Mémé, Chiron…), dans des rôles parfois surprenants, produit une certaine jubilation, qui n’est pas aisée à retrouver.


Avant d’aller plus loin, rendons hommage aux couvertures : agréables à l’œil et au toucher, elles rassemblent les principaux personnages que l’on va retrouver dans le tome. Attention à bien regarder la totalité de la couverture. Si vous oubliez le dos vous passerez à côté de quelque chose (notamment pour le tome 2 avec quelques « canons » à observer).


Repartons dans notre parcours de la zone 51. Premier arrêt : la population. En dehors des divinités, créatures mythiques… on trouve des humains. Des vrais de vrais. McCoy (Tokuko Magoi – on ne sait pas si elle a un rapport avec le Fauve) est de ceux-là. Pourquoi retrouve-t-on des humains là-dedans ? Il y a des clans mafieux qui sont là pour faire des affaires, d’autres parce qu’ils n’ont pas droit de cité ailleurs. Tokuko n’est pas là parce qu’elle rêvait de devenir détective ici. Elle doit nous en dire plus à l’occasion mais on peut déjà avoir quelques idées sur les raisons de sa présence ici.


Deuxième arrêt : la ville. Une ville comme ça, avec le style graphique de l’auteur : le parallèle avec Sin City ne peut que ressurgir. Ici il me semble davantage vérifié que pour Jabberwocky, ne serait-ce qu’avec l’unité de lieu (la zone 51) qui domine pour l’instant. Certes par rapport à Sin City la population locale est plus diversifiée mais pour autant on reste dans cette atmosphère de règlements de compte, de gros bonnets, d’affaires sensibles… Cette série sent la poudre ! Surtout, par rapport au manga de Glénat il m’a semblé i) que les scènes noir et blanc étaient moins nombreuses ; ii) que la lisibilité globale des scènes était meilleure : pas besoin de trop reprendre les pages pour comprendre ce qui se passait. Un effet renforcé sans doute par la lecture préalable de Jabber’. Tant mieux parce que dès le premier chapitre ça défile et on fait la connaissance de Nessie (le monstre du Loch Ness), de Pan, Hermès, du roi Arthur version énervé, un kappa, un squelette vivant et un Tsukumo.


Troisième arrêt : le scénario. Avec autant de matière entre les mains, M. Hisa a des possibilités assez énormes pour la suite. Il semble vouloir nous proposer autant de créatures que possible (pour le moment on ne revoit jamais deux fois les mêmes personnes) aussi cela promet un tour d’horizon varié à souhait. Souhaitons que cela ne porte pas préjudice à l’intrigue générale qui est en train de naître petit à petit. Autre élément à noter : l’auteur ne fait pas de McCoy une solitaire invétérée. Elle fait équipe avec un kappa : Kishirô. Un presque-as du volant en provenance du Japon. Il lui cause quelques soucis de temps en temps. Pourquoi l’a-t-elle accepté ? Cela fait aussi partie des choses dont elle doit nous reparler un jour.


Outre l’intérêt pour ce duo pas comme les autres, l’auteur fait avancer l’intrigue via différentes affaires plus ou moins importantes mais qui, chacune à leur façon, nous renseigne sur ce qui se passe ici. A chaque fin de dossier on en apprend également un petit peu plus sur l’un des deux voire sur les deux personnages principaux. Enfin, on repère ça et là quelques moments à part, où le temps semble s’arrêter un instant pour proposer un instantané qui nous éloigne de la réalité sombre de la ville. Le lecteur peut alors voir que la compassion demeure présente chez certaines et certains. Autant de moments de respiration bienvenue qui créent de petites ruptures pour mieux nous replonger dans le tumulte du quotidien quelques pages plus loin.


Quatrième arrêt : la postface. Vous retrouverez l’auteur dans son périple culinaire qui n’est pas sans lien avec ce que l’on peut trouver dans les tomes. Le contenu est assez inattendu mais on en ressort à chaque fois en ayant appris quelque chose (enfin dans mon cas).


La série démarre donc sous les meilleurs auspices et on ne peut qu’espérer qu’elle tienne le rythme et que l’accroche du tome 2 tienne toutes ses promesses. Ce n’est pas la première fois qu’il est question de la zone 51 (X Files, Independence Day…) mais abordée de cette manière, cela tient du génie. On devient vite accro.

Anvil
9
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Créée

le 1 mai 2015

Critique lue 846 fois

5 j'aime

Anvil

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Critique lue 846 fois

5

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