Ce tome 6 est extrêmement déroutant par la profusion de personnages et d'événements qui viennent s'entremêler et déplacer coup sur coup l'intrigue vers des enjeux différents sans qu'on sache trop à quoi se raccrocher.


J'ai eu vraiment beaucoup de mal avec l'arc "super-héros" qui m'a complètement sorti du plaisir de lecture tant j'ai trouvé que le thème jurait avec le reste de l'aventure. J'ai également été complètement déstabilisé par ces enchaînements d'affrontements anarchiques qui, bien que savamment justifiés et expliqués, finissent par perdre le lecteur dans de l'action pure vidée de son sens qui ne semble aller nulle part. Et pourtant...


Pourtant, tout est très cohérent. Remender pousse à l'extrême le chaos engendré par les actions de Mc Kay au cours des 3 premiers tomes pour le confronter à ses responsabilités et souligner à quel point "regarder par la mauvaise fenêtre" et se perdre dans la noirceur qu'on y voit peut nous mener à faire des choix qui ont des conséquences gigantesques sur nos vies et celles des autres avec qui on cohabite. Toute la réflexion de Mc Kay sur le devoir d'un mari, d'un père, d'un homme de créer la réalité qu'il veut créer pour lui-même et ses proches parmi l'infinité des possibles est mis en scène de façon grandiose dans ce foutoir délicieux, symbole de ce que peut devenir une vie mal menée pour quiconque ne choisit pas sa place dans l'oignon qu'est sa propre vie.


A la fin du tome, juste avant l'ouverture vers un tome 7 que j'attends donc avec beaucoup d'impatience, il règne malgré le chaos ambiant une espèce de sérénité retrouvée après la tempête. Comme si, même confronté aux horreurs qu'il a engendrées, Mc Kay avait compris ce qu'il devait faire. Et peu importe s'il y parvient, peu importe ce qu'il adviendra, il y a dans ses craintes une espèce de force nouvelle. Sa science est maintenant l'affaire de Pia, c'est son héritage et lui commence comme une nouvelle vie, déterminée et dangereuse.


J'ai donc au final vraiment aimé ce tome qui m'a pourtant fait peur jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à ce que je le comprenne vraiment. Sans ces super-héros malvenus, ç'aurait été un 9 !
Et graphiquement, quelle tuerie... On y est tellement habitués qu'on ne le souligne plus mais quel boulot !

Ouaicestpasfaux
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le 22 mai 2018

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Ouaicestpasfaux

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