Quand il entend les mots «asile d’Arkham», le lecteur de comics, amateur des aventures de Bruce Wayne, pense tout de suite à un établissement psychiatrique accueillant les pires criminels de Gotham City. Du Pingouin à Killer Croc en passant par l’Epouvantail et Double Face, tous ont eu l’occasion d’y séjourner. Créé par Amadeus Arkham, ce lieu mythique, qui a vu naître la relation entre le Joker et Harley Quinn, abrite des médecins tout aussi dérangés que leurs patients. Mais le mot « asile » peut s’entendre différemment. En effet il peut s’agir d’un lieu de refuge où l'on trouve sûreté et protection. Un lieu où, après avoir été molestés par Batman, les criminels pourraient se soigner, se reposer et établir de nouveaux plans machiavéliques avant de s’évader.


Dans cet album, l’asile d’Arkham est le théâtre d’une prise d’otages orchestrée par le plus clownesque des criminels. Grant Morrison nous conte ici une plongée dans les abîmes de l’esprit tourmenté de Batman. Pas de combats titanesques sur des gratte-ciels, pas de course-poursuites en Batmobile dans les rues de Gotham, pas d’acolyte en collant moulant secondant le héros. Juste le chevalier noir et ses fantômes. Et cette question : est-il fou ?



"Nous sommes tous fous ici. Je suis fou. Tu es folle." "Comment
savez-vous que je suis folle ?", demanda Alice. "Tu dois l'être",
répondit le Chat, "autrement tu ne serais pas venue ici."



Mais le plus intéressant reste sans nul doute le dessin et la mise en page de Dave McKean. Dès les premières pages, le lecteur comprend qu’il ne sortira pas indemne de cette aventure comme s’il entrait lui-même dans l’asile d’Arkham. Les croquis oscillent entre détails et flou artistique ce qui leur donnent une impression de folie incroyable. Le Joker et Batman ressemblent plus à des silhouettes qu’à des personnages bien définis comme s’ils n’existaient pas vraiment. La lecture se fait tantôt de manière horizontale tantôt de manière verticale par le biais de collages sublimés par des arrières plans aux influences ésotériques. Tout fourmille de détails si bien qu’une seule lecture ne suffira pas. Arkham Asylum est un album à posséder absolument pour s’y plonger et replonger en se demandant si nous ne sommes nous-même pas tous fous.

BordenAlfred
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Top 10 BD, Les meilleurs comics de Batman, Les meilleurs comics, Les meilleurs comics de super-héros et Les indispensables chez DC Comics

Créée

le 11 janv. 2017

Critique lue 639 fois

3 j'aime

Alfred Borden

Écrit par

Critique lue 639 fois

3

D'autres avis sur Arkham Asylum

Arkham Asylum
Surestimé
9

Plein les yeux

J'avais lu l'Asile d'Arkham il y a bien longtemps, peut-être peu de temps après sa sortie, et je n'y avais pas plus compris quelque chose qu'à Black Orchid, et ce pour les mêmes raisons: le dessin de...

le 12 févr. 2011

28 j'aime

5

Arkham Asylum
Hey_Blondin
10

"I'm deranged"

Arkham Asylum, une maison sérieuse, pour des troubles sérieux. Batman est contraint de pénétrer dans l'asile et de se soumettre aux volontés du Joker, afin de sauver le personnel de l'asile. La...

le 19 janv. 2012

17 j'aime

4

Arkham Asylum
Antipathique
5

Tout ça pour ça.

Avant de le lire, j'avais entendu beaucoup de bien de ce comic, mais après lecture, je suis assez dubitatif. Les gens qui aiment parlent d'un truc adulte, de dessins époustouflant, d'un mécanisme...

le 27 mai 2011

16 j'aime

Du même critique

Le Rapport de Brodeck
BordenAlfred
8

C'est l'ignorance qui triomphe toujours...

Il y a quelques semaines de ça je me suis décidé à m'inscrire à la nouvelle médiathèque pas très loin de chez moi. Motivé par mes éclaireurs qui ne cessent de me narguer en notant, critiquant et...

le 16 déc. 2016

6 j'aime

2

Westworld
BordenAlfred
7

De l'art de la répétition...

Quelques notes de piano. Un train qui siffle dans la plaine. Une petite bourgade de l'Ouest américain dans laquelle ses habitants s'affèrent à leurs occupations. J'ai un problème avec cette série...

le 4 janv. 2017

4 j'aime

Le Prestige
BordenAlfred
10

Ce que j'aime chez Nolan.

Je serais bien incapable de dire pourquoi ce film est un véritable coup de cœur pour moi. Peut être est-ce dans cette atmosphère si particulière créée par Nolan? Ce Londres victorien pas...

le 6 sept. 2016

4 j'aime

1