Astérix chez les Pictes - Astérix, tome 35 par MarieDmarais
Je devais avoir un peu moins de dix ans lorsque j'ai eu pour la première fois un album d'Astérix entre les mains. C'était un cadeau d'un de mes oncles pour mon anniversaire. Grand amateur de BD et du petit gaulois en particulier, c'est tout naturellement qu'il a voulu transmettre son amour pour les vignettes et les textes dans les bulles à sa nièce préférée. Enfin je crois. Là aurait pu commencer mon initiation à l'humour et au jeu de mots à la belge. Mais non... Lorsque je me suis décidée à tourner la couverture cartonnée du tour de Gaule d'Astérix, je suis tombée nez à nez avec la carte d'Europe avec le préambule bien connu : nous sommes en 50 avant Jésus-Christ. Toute la Gaule est occupée par les romains... STOOOOOOOOOOOP ! Encore un livre d'histoire !!! On referme. On le met de côté. On verra ça plus tard. Bien plus tard. Oui... je sais... Il a fallu attendre l'adolescence bien entamée pour que je le ressorte de ma maigre bibliothèque. Inutile de dire que je l'ai dévoré ET que je suis devenue instantanément fan inconditionnelle d'Idéfix, d'Obélix et des autres. J'ai englouti les albums les uns après les autres jusqu'à ce que je rattrape mon retard et que j'entre dans la file d'attente des nouveaux opus à venir. Comme beaucoup, j'ai été déçue par le tome n°34. Comme beaucoup, j'ai attendu le 35 mais l'ai ouvert avec méfiance. Déjà, depuis que Goscini n'est plus là pour écrire les scénarios ils ne sont pas tous au niveau alors maintenant que Uderzo a décidé de laisser la main, on s'attend à tout. Surtout au pire. Et à tord. Les fans peuvent être rassurés, l'esprit Uderzo et Goscini est bien là. Tellement là, qu'on sent la prudence à chaque page. Surtout pas d'innovation, pas d'initiative. Ils marchent sur des œufs les petits nouveaux ? Sûrement ! Tu m'étonnes John. Ils étaient attendus au tournant. Alors ils ont repris les bonnes vieilles ficelles des premiers albums : des jeux de mots bien vu au global (on ne s'arrêtera pas sur le fait qu'ils en aient abusé avec les noms des clans pictes ni sur la sensation de la perte de naïveté attachante d'Obélix), des distributions de baffe, des romains souffre douleurs (l'agent du recensement est inutile mais nécessaire), un peuple en détresse, des pirates fidèles au poste même si ils se demandent ce qu'ils foutent là, et de la potion magique pour arranger tout ça, sans oublier le traditionnel banquet final. Un album timide donc mais assez prometteur pour la suite si les nouveaux auteurs s'enguaillardisent et s'approprient vraiment les personnages. Allez, on se remet dans la file d'attente pour le 36ème ! Preuve que tous les fans n'ont pas détesté ;)