B'TX
5.5
B'TX

Manga de Masami Kurumada (1994)

Un manga avec un récit aux bases plus solides que Saint Seiya !

EDIT : je vais remanier cette critique. En gros, les premiers tomes sont passionnants, le premier en particulier, mais vu qu'il y a seize tomes je dirais qu'à partir du huitième les défauts prennent un peu le pas. On a un rythme précipité de combat en combat qui fait un peu vain, d'autant qu'on retrouve le côté maladroit des combats à la saint Seiya où les résolutions vont de soi parce que c'est magique. Mais d'autres défauts apparaissent. On a beaucoup trop d'adversaires qui jouent avec les illusions, la physique spiritualisée, etc. Du coup, l'histoire n'est pas très crédible surtout en terme de progression et le suspense tombe vraiment à plat. Il y a même une dérive sur le jeu, double dérive, une dérive parce qu'un affrontement en propose carrément, mais la dérive c'est aussi que c'est un moyen un peu facile pour justifier le un contre un des combats et aussi les accommodements incessants. Non seulement il y a le un contre un, mais il y a un barrage infranchissable qui est levé pour permettre au héros de continuer de charger les postes de défense, etc., etc. Il y en a d'autres des arrangements de ce genre et c'est pénible. Il faut y ajouter le comportement peu réaliste des opposants. Ils sont méchants puis deviennent gentils, ou bien ils aident le héros mais pas trop non plus, ils l'accompagnent, le soignent, à un moment donné c'est trop. La philosophie et l'allégorie de la lumière sont très présentes, parfois c'est bien, parfois c'est trop, mais c'est dommage qu'il y ait ces défauts de mise en récit car il y a de bons éléments originaux. D'ailleurs, quand on y pense, il y a des éléments qui font songer de loin en loin à L'Attaque des Titans, le Rafaelo semble avoir inspiré les deux derniers tomes de Tokyo Goul : re et le nombre de récits où l'ennemi agonisant redevient pur en se remémorant les souvenirs heureux fait songer à un traitement actuel similaire dans Demon Slayer.


B'tX est un manga en seize tomes de 180 pages. Il a été édité par Manga Player et par Pika éditions, et pour la longévité des livres on recommandera plutôt cette dernière édition. Chaque tome est divisé en quatre actes, sauf le premier en trois actes seulement avec une poignée de pages de prologue. Je ne vais pour l'instant commenter que les cinq premiers volumes, j'ai la série entière, mais je viens seulement de me préparer pour un commentaire des cinq premiers volumes. Je vais voir ce que ça donne, avant d'allonger ça de remarques sur les onze derniers volumes.
Mais avant d'entrer en matière, je ne peux m'empêcher d'offrir un florilège des propos dépressifs quasi constants que l'auteur Masami Kurumada a pu produire sur le dépliant de la jaquette de couverture : « mes productions n’ont pas toujours été des succès », « j’ai pu avoir la haine », « et parfois pleurer », « Je ne sais toujours pas si je suis vraiment fait pour ce métier », « je ne sais toujours pas si je suis fait pour ce métier », « je n’ai jamais eu de facilité », « je vais encore continuer à souffrir », « Il y a eu des moments difficiles », « Quand sortira ce volume, je serai au cœur même d’un état avancé d’affliction », « invisible démon », « ma vue se trouble, je ne respire plus », « Qu’ai-je donc fait au Bon Dieu pour mériter ça ? », « Vite, des médocs… », « parce que je n’aime pas parler en public qu’on me demande toujours de dire un mot », « Déjà que j’ai du mal à faire fonctionner ma tête », « serais-je définitivement maladroit ? », « c’est chaque jour l’éternelle souffrance de l’enfantement », « je ne serai définitivement plus de mon temps », « je ne suis déjà plus de mon temps ».
Il conviendrait d'éviter ces genres d'errements, ils ne sont pas à leur place ici. Le manga vaut mieux que ça, heureusement !
Je n'ai encore jamais lu le manga Saint Seiya pour les raisons suivantes : pas d'accès au manga dans un lieu public ou chez une connaissance, sentiment d'avoir affaire à une piètre qualité graphique pour les volumes que j'ai pu consulter dans des librairies spécialisées dans les mangas. Surtout, il y a trois grandes raisons. D'abord, j'ai connu la série animée d'époque alors nommée Les Chevaliers du Zodiaque, donc il faudrait que je sois vraiment un grand fan pour lire en manga une histoire que je connais déjà. Or, je n'étais que partiellement intéressé par la série et l'auteur a même abandonné les pistes qui m'intéressaient : par exemple, je suis cent fois plus intéressé par l'évolution de Shaina envers Seiya que par la relation de Seiya avec la passive Athena. L'histoire entre Shaina et Seiya pouvait bien ou mal tourner, certes il y avait une incohérence vu les actions de Shaina au début du manga, l'amour de Shaina pouvait être partagé ou non, l'auteur faisait ce qu'il voulait, mais j'étais partant pour une histoire... Après l'affrontement avec les chevaliers d'or, l'intérêt de la série s'effondre complètement d'ailleurs. Je préfère Dragon Ball à Saint Seiya, à One Piece, etc. Ceci dit, au moins Saint Seiya, à la différence de One Piece, ce n'est pas mauvais, ce n'est pas qu'un malentendu qui a fait son succès. Ceci dit, je ne supportais pas tant que ça les combats dans Saint Seiya et leur logique a nui sur l'évolution de Dragon Ball et de quantité de mangas. Je ne supportais pas ces combats où d'abord le héros se faisait tabasser impuissant, puis il se relevait et avait une révélation et gagnait le combat en gloire. Et, évidemment, ça s'enchaînait. Le héros se faisait tabasser, mais il trouvait toujours une nouveauté au fond de lui-même, et bien sûr cette montée en puissance était toujours liée à une qualité morale, à la détermination, au dévouement, etc. Je n'aimais pas du tout ça. Ce problème va inévitablement se retrouver dans le manga B'tX, surtout qu'après le tome 1 on va enchaîner les récits de combat, mais, malgré tout, les bases du récit font que je vais défendre le résultat final.
Comment moi qui méprise un peu Saint Seiya, je me retrouve à faire l'éloge d'une obscure série du même auteur, série qui n'a pas su profiter de la réputation de l’œuvre à succès antérieure ?
Par le plus grand des hasards, je me suis retrouvé détenteur du premier tome de B'tX, manga dont j'ignorais l'existence, et c'est comme pour MxZero après quelques pages j'étais convaincu de tenir une bonne bombe entre les mains. Alors, ce n'est pas une expérience esthétique, je ne vais pas vous parler du dessin, de la mise en page, etc. Je vais vous parler de l'histoire et de la symbolique mise en place, en citant quelques extraits, vous allez voir que ça assure.
Les quelques pages de Prologue sont importantes pour la dimension symbolique du récit. On a deux frères orphelins qui doivent se séparer. Le grand frère est un futur génie scientifique, il doit se rendre à Berlin pour son avenir. Même si les deux frères n'ont plus de parents, c'est un drame de la vie quotidienne, ce n'est même pas un drame, c'est la vie, c'est comme ça, mais le grand frère sort un discours qu'il appuie d'une image importante pour faire digérer à son petit frère cette difficile séparation : "Regarde comme tout brille… Toutes ces étoiles qui sont tellement plus loin ! Et pourtant leur lumière parvient jusqu’à nous ! / Chacune brille de sa propre lumière ! Elles n’ont pas besoin de refléter la lumière du soleil pour briller." Et il insiste sur le devoir qu'il prône devant son petit frère : "[…] il faut devenir comme ces étoiles. Des hommes qui brillent sans l’aide de personne…". Il lui dit : "[Ainsi, nous serons] inséparables quel[le ]que soit la distance qu’il y aura entre nous, tu m’éclaireras par ta lumière et moi par la mienne. » Et la force de cette lumière, il faut comprendre, car ce n'est pas complètement explicite dans les premières pages, ça devient plus clair après, il faut comprendre donc qu'elle est liée aussi à la promesse de se revoir pour être à nouveau ensemble, c'est ça la force de leur union.
Voilà pour le prologue. Avant d'en apprendre plus sur la symbolique de la lumière, on voit l'histoire réellement commencer cinq ans plus tard. Le grand frère Kotaro est un génie de la cybernétique internationale reconnu qui est venu à Beijing pour une exposition, et il a promis ce jour-là de voir son frère. Malgré tout le protocole, son frère passe avant tout, il l'attend, il a fait une promesse.
L'exposition porte un nom significatif "Mechatopia", il va donc être question de mecha et de contre-utopie (j'ai du mal avec le mot barbare "dystopie" que je ne trouve pas très cohérent). On a une image panoramique de l'exposition avec même une pyramide du Louvre et des bâtiments qui font penser à l'Opéra de Sydney, puis on a une suite de cases pour montrer ce qui est fait à l'adresse du public et on reconnaît plutôt des robots inoffensifs qui ne sont que des jouets, des automates qui font des actions limitées pour amuser la foule. Au milieu de cet univers bon enfant, Kotaro est campé là avec juste les habits sombres de deux épais gardes du corps placés derrière lui : il entend donc tenir une promesse et fait face à ceux qui veulent lui imposer le début du congrès. Une femme intervient pour l'y conduire et là on a une phrase de séducteur qui a l'air de tomber de nulle part et qui sort pourtant de la bouche de Kotaro : "Mademoiselle il faudra me donner le nom de votre parfum." La femme répond interloquée : "Pardon?" Kotaro sort à nouveau une réplique superbe, mais cette fois on comprend qu'il ne drague pas : "[Votre parfum, ce n'est pas :] Kérosène n°5 ?" La femme cherche une excuse bidon si on peut dire, elle est un peu trop au milieu des robots, et Kotaro enfonce le clou : "Mais la machine c’est vous". Là, et le gag est très bien fait, les gardes du corps se réveillent, l'action se précipite. La femme devient un robot agressif et dangereux qui veut enlever Kotaro, mais un coup de poing inconnu la fait soudain exploser et on passe alors de l'image d'une femme en maillot à un cadavre affreux de robot avec une expressive tête façon squelette à la dureté métallique, une gueule à la Terminator en plus carrée. Rien que pour cet ensemble-là, le manga part sur des bases de folie et mérite le coup de cœur. Rien que pour un début comme ça, la suite des autres tomes peut s'effondrer en qualité, on a envie de tout lire.
L'inconnu du coup de poing, c'est en réalité le petit frère. Et là on bascule dans une sorte de paradoxe. Il reproche à son grand frère de ne pas avoir changé, d'être naïf (alors qu'il est devenu un ponte) et puis surtout il a l'air d'en savoir plus que son frère. On a un vrai renversement, c'est le grand frère Kotaro qui veut apprendre ce que Teppeï a fait pendant cinq ans pour tant changer, pour tant savoir de choses et pour être devenu si fort. Il y a un suspense de folie qui s'installe. Teppeï qui est censé avoir vécu à la ferme explique à un génie de la cybernétique, invité majeur d'une exposition internationale sur les robots qui plus est, qu'il existe une organisation de gens mal intentionnés, la "Mecanicae imperium" qui veut se servir des robots contre la paix dans le monde. Ce petit frère porte aussi sur le bras une arme appelée Methayer fist qui a des propriétés étonnantes que ne semble pas soupçonner le frère scientifique. Et, alors que les travaux de Kotaro sont en vue du bien de l'humanité, Teppeï sort : "Et moi je m’occupe du reste." Il n'y a que les élisions pour donner l'impression du langage oral familier qui m'ont déplu à la lecture, ce qui fait que j'ai lu sans en tenir compte. Le début de manga est vraiment sublime, avec une réelle profondeur.
Evidemment, l'exposition tourne mal, le petit frère ne peut pas accéder à la conférence, il y a des morts et le grand frère est enlevé, avant que n'ait eu lieu une vraie scène de retrouvailles. Le récit voyagera dès lors entre les deux frères, puis entre les différents personnages principaux qui vont se dégager avec l'avancée de l'intrigue. Avec l'enlèvement du grand frère, commence une course-poursuite qui va s'étendre sur plusieurs tomes finalement. Teppeï saute sur le dos d'un robot qui a enlevé son frère et il se retrouve entraîné vers une base secrète protégée par des tempêtes de sable artificielles du côté du désert de Gobi. Un autre suspense a été mis en place. Le personnage qui a enlevé son frère et qui s'appelle Metal face se souvient avoir déjà rencontré Teppeï, mais il n'arrive pas à s'en rappeler précisément. En attendant, il essaie de tuer Teppeï au milieu d'une décharge de robots, qui est à l'évidence une référence à Gunnnm et comme notre héros est blessé on a une goutte de sang qui soudain ressuscite la créature cybernétique qui donne son nom au manga, le fameux X de l'espèce des B't, autrement dit B'tX. Précisons que le héros a le portrait de Seiya et que son methayer fist fait penser aux météores de Pégase. Et pour bien confirmer le lien à Seiya, le B'tX a le profil métallique d'une espèce de Pégase, même s'il s'agit d'une créature chimérique distincte. L'auteur voulait éviter l'emploi continu du mot robot, mais comme nous suivons également ce qui arrive à Kotaro pendant sa détention nous apprenons que "Ce ne sont plus des robots. / La génération Bt possède un cerveau et utilise le sang humain." L'idée de pacte faustien n'est pas mentionnée, mais on y pense forcément quand on apprend que le B'T devient le "Fidèle serviteur du premier humain qui lui aura donné une goutte de sang". Le problème, c'est que B't X a eu pour premier donneur une certaine Karen, Teppeï ne devrait pas être capable d'en devenir le maître, même en cas de mort de Karen.
Pour ce qui est du premier combat de Teppeï et B'tX, on a un grand moment symbolique dans les dialogues. Metal face se vante de son corps métallique : "Le meilleur de la technologie de l’imperium a rendu mon corps invulnérable !" / "Le métal ne se flétrit jamais. Le métal reste toujours brillant et lisse." Teppeï le trouve complètement cinglé, trouve cela horrible et il le lui signifie : "Tu t’es mutilé". L'autre répond : "Perfectionné, tu veux dire", il est content, il se voit déjà "jeune et inchangé pour des siècles". Il s'exclame encore : "Ne vois-tu pas la beauté et la supériorité qui naissent de l’harmonie entre le biologique et le technologique." Et là, Teppeï le démonte en combat corps à corps en lui expliquant la morale du manga : "Un homme, ça doit briller de l’intérieur, connard !"
Maintenant, pour expliquer la résurrection du B'tX, car normalement il n'appartient qu'à son premier donneur et même la mort n'y change rien, on a un flashback sur Karen, personnage mystérieusement absent de l'histoire le long d'un certain nombre de tomes, sauf dans le cas des flashbacks justement. Je ne vais pas spoiler, mais on retrouve l'idée de l'élu. Karen a compris que Teppeï a en lui une force pour sauver le monde : "Son corps brille ! Il brille de l’intérieur !!" Il y aura une explication mystique à cela dans le tome 6.
Ce qu'on apprend autour du combat contre Metal face, c'est que non seulement le sang de Teppeï peut ressusciter B'tX, suite à une histoire douteuse de transfusion sanguine avec Karen, mais Teppeï possède le disque pour utiliser B'TX à 100% de ses capacités, il passe bien évidemment une petite épreuve de dressage car tout de même la créature ne reconnaît pas ce nouveau maître et se rebiffe. Sans s'en rendre compte, Teppeï va pourtant aussi montrer un signe distinctif qui va jouer dans la décision du B'tX. Il retire son bandana et découvre une cicatrice en forme de X que Karen possède sur son dos en plus large, sachant que "X" est le nom du B't. La créature va alors apprécier l'étrangeté humaine de Teppeï, sa détermination à risquer sa vie pour une promesse, son sens de l'honneur sans concession, sa compassion même pour ceux qui l'ont agressé, etc.
Même si la série se démarque assez bien de l'univers de Saint Seiya, elle ne peut tout de même s'empêcher une sensible allusion à sa partie la plus célèbre : l'arc du sanctuaire avec la traversée des douze maisons du zodiaque.
Parmi les gens de la Mecanicae imperium, certains hauts gradés ont des doutes ou veulent trouver des garde-fous. Karen faisait partie de cette organisation et elle s'est enfuie il y a cinq ans, elle passe pour morte, mais Teppeï nous en apprend un minimum à ce sujet. Il y a d'autres trahisons feutrées, et celles-ci vont permettre au récit d'avancer avec un minimum de vraisemblance, en offrant au héros des plages de repos et même une séance de réparation et d'amélioration du B'tX. Il faut parler de trahisons feutrées, car les personnages qui aident quelque peu Teppeï ne le font pas franchement et, quand on prend leurs discours, on entend qu'ils le considèrent plutôt comme un instrument pour retrouver un équilibre dans la Mecanicae imperium : ils ont des raisons pour demeurer sur le côté, un peu comme certains chevaliers d'or qui soutenaient finalement les chevaliers d'Athéna.
Mais, le rappel de l'univers de Saint Seiya, c'est que le héros doit franchir un espace sécurisé de 2000 kilomètres pour atteindre la base ennemie où son frère est détenu, ce qui ne prendrait que dix minutes à dos de B'tX, sauf qu'il y a des postes de défense. Le héros vient d'en passer un, et on apprend qu'il lui en reste encore douze, rappel éloquent. Plutôt que de les éviter, le héros choisit de les affronter, ce qui passe, par l'autorité de la parole de l'auteur dans son manga, comme un choix judicieux, les défenseurs ont de l'amour-propre et ainsi on aura du combat un par un qui laissera une chance au héros et à sa monture. Après les cinq premiers postes, on passe au tome 5 à la série des hepta-généraux, hepta étant un préfixe d'origine grecque d'après l'équivalent du chiffre latin sept. Notre héros devra apprendre à révéler sa lumière, mais aussi à communier avec cette monture pour que le sang de Teppeï tourbillonne dans la créature cybernétique et qu'ils deviennent tous les deux des êtres lumineux surpuissants, il ne manque même pas l'allusion à la capacité d'atteindre la vitesse de la lumière...
Mais il y a encore une autre beauté dans ce manga avec un grand effet d'annonce. Il y a quelque chose de bien plus puissant que les B't. On peut penser que Cell de Dragon Ball a été une influence importante, ainsi que le film Jurassik Park et Gunnm. En effet, au début du film Jurassik Park, on a des gens qui déplacent une créature dans une cage, on devine que c'est le tyrannosaure, et celui-ci attrape un gardien et le bouffe. Une scène équivalente apparaît dans le manga, un monstre mange un tigre et je crois un ours, puis les deux gardiens venus le nourrir. Et bien sûr on va avoir le thème du fou qui crée un monstre incontrôlable. Mais c'est bien au-delà du tyrannosaure, on s'inspire directement de "Cell". On a une « une sorte de cocon » qu'on appelle "la chose" et il faut "nourrir la chose de la plus grande variété possible d’êtres vivants". On a commencé par un moustique, on en est à un lion, un ours et deux humains. Malgré sa dérangeante insouciance, Aramis avoue quand même être terrifiée et elle prophétise le danger : "qui sait s’il ne va pas finir par engloutir toute la planète ?" Le frère Kotaro a été enlevé pour s'associer à eux afin d'empêcher que la créature n'échappe à leur contrôle, mais il ironise sur le caractère délirant de la proposition.
Un autre "fragment cellulaire de Rafaelo", la créature, avait été emporté par Karen, mais il passe de main en main et devient un problème, tandis que, prisonnier, Kotaro apprend qu'il a peu de temps pour résoudre certaines équations afin d'éviter une catastrophe qu'il semble désormais le seul à pouvoir scientifiquement conjurer. Teppeï est pour sa part assimilé, par un des guerriers qu'il a vaincus, à un homme dont le cœur a la couleur éblouissante du soleil. Voilà, le cadre est magnifiquement posé.
Les combats ne sont malheureusement pas aussi captivants en eux-mêmes, mais ça reste prenant. On n'a pas que du combat de mechas, on a des combats avec des illusions, avec des troubles apportés aux cinq sens. On a aussi pas mal d'images macabres dans des scènes imprégnées de fantastique : des illusions puissantes créées par l'adversaire, des profils hideux de méchants, des scènes où des humains sont tués de manière glauque, un spectacle d'orphelins mutilés par la guerre qui perdent leurs prothèses, des images symboliques détachées du récit lui-même comme, par exemple, la Mort en capuche avec ses mains qui veulent se saisir du globe terrestre, un monstre cauchemardesque façon alien, des scènes à l'intérieur de cauchemars faits par les personnages, etc.
Qui est l'empereur ? Il se fait plus discret encore que Karen. Il est relayé par la présence de deux intermédiaires, deux jumeaux un méchant garçon et une fille apparemment gentille mais endormie tous deux plongés dans une salle qui crée son propre univers trouble où on progresse de jouets inoffensifs à des jouets pour faire la guerre : chars, etc.
Plusieurs personnages semblent aliénés, la Bible est citée à tort et à travers et l'empereur passe pour un bienfaiteur et un rédempteur, malgré ses crimes, la mort d'innocents, les sacrifices en vies humaines et le danger évident d'un monstre cellulaire dont on ne sait s'il peut mourir de faim mais qui semble parti pour dévorer progressivement la planète...

davidson
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le 14 févr. 2019

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davidson

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