Ca divulgâche sévère.
Batman ça fait bien longtemps qu'ils sont plusieurs, mais auréolé de sa légende, il nous éblouit toujours autant (surtout finalement par sa rareté dans cet album, notamment à la fin), mais là on a l'occasion de découvrir que les autres sont à peu près aussi nazes que lui finalement : Nightwing Robin (Alfred dont on attend un peu de relativisation est presque inexistant), Spoiler et Huntress que je ne connaissais pas et surtout Oracle qui "gère"...
Côté méchant pas de grande surprise. C'est étrange, normalement dans ce genre de série, la catastrophe est souvent l'occasion de faire un trève pour réaliser qu'on est tous gentils, Batman s'y essaye en allant voir le Pinguoin, mais ça n'ira pas pas plus loin.
L'un des derniers chapitres où les méchants d'Arkham raconte leurs histoires est bon, mais il aurait mérité d'être plus développé... Ailleurs.
L'aspect intéressant de ce volumineux opus est de réussir à donner une place à tout le monde (surtout les gentils en fait) et de les envoyer tantôt sauver les évadés de Blackgate, tantôt sauver le quidam dans les rues d'un gotham détruit.
Côté dessin, multi dessinateur oblige, c'est très variable, si sur les personnages ça reste globalement correct, les dessins de la ville en ruine sont en revanche moins inspirés (les auteurs auraient lu Akira au hasard avant, ça leur aurait rendu un grand service).
En 98, visiblement la réflexion écologique n'avait pas encore touché les auteurs américains puisque Poison Ivy est toujours méchante.
L'ensemble manque globalement de cohérence et de rythme, le chef d'orchestre aurait pu mieux gérer l'ensemble.
Parlons également brièvement normes et de la gestion des priorités (le premier n'est-il pas d'ailleurs qu'un sous-ensemble du second).
Tout au long de l'ouvrage Bruce Wayne a mis ses bâtiments aux normes sismiques, les normes ne sont souvent finalement que des lois dans le système économique et il n'est guère surprenant que BW s'y tienne (même si souvent la mise en place des normes se fait à grand coup de lobby), les normes sont également un moyen déguisé de faire du protectionnisme... Bref, il y avait là matière à glisser quelques réflexions plus approfondis sur la politique économique et industrielle, mais on m'objectera que ce n'est pas le lieu...
La gestion des priorités, déjà avant la catastrophe, un homme comme Bruce Wayne qui doit avoir son agenda rempli 6 mois à l'avance réussit à rencontrer des géologues, heureusement que c'est un héros ! Mais durant la catastrophe, qu'il soit plus important de sauver la veuve et l'orphelin que de réparer la batcave, ok, mais quel est le plus important, sauver des civils un à un ou rétablir l'électricité par exemple? Là aussi, on pouvait voir ce qu'il y avait à faire en matière de gestion de crises, mais comme d'habitude, ça tombe à côté.