Déception

SPOILER ALERT !

Si de base l’idée d’un Batman explorant un univers post-apocalyptique accompagné de la tête du Joker ne m’emballait pas spécialement, j’ai comme souvent avec Snyder été rapidement intrigué après la lecture des premières pages. Si le récit commençait de manière intéressante et qu’on enchaine les pages assez rapidement, je ne retiendrais qu’un enchainement de déceptions.

Avec tous les mystères mis en place, j’ai dévoré le comics pour avoir toutes les réponses, et malheureusement la plupart n’auront pas su me convaincre.

Dès le départ avec la mise en scène d’Alfred, qui souhaite libérer Bruce de son fardeau en lui faisant croire que tout ce qui concerne Batman proviendrait de son imagination, c’était bien jusqu’à ce que ça aille trop loin. Pour le convaincre que toute sa croisade était imaginaire, Alfred essaye carrément de faire croire à Bruce que c’est lui qui a tué ses propres parents, c’est quand même très limite … Je doute que Bruce vive mieux avec ça sur la conscience.

On apprend que le personnage qu’on suit n’est en fait qu’un clone, car Bruce a trouvé le moyen de renaitre à chaque époque via le clonage, en transférant à chaque fois sa mémoire. Je ne suis absolument pas fan de cette idée, aux ordures les robin, la famille, l’héritage ... Il n'y aura que Bruce Wayne pour toujours.

J’ai quand même apprécié le périple à travers ce nouveau monde avec le tandem Batman-Joker, assez amusant, qui n’est pas sans rappeler le dynamique duo original.
On ne nous expliquera jamais comment le Joker peut survivre juste avec sa tête, mais bon au point ou le récit en était c’était peut-être pas forcément le plus important de toute façon…

L’enquête avec Joe Chill, qui aura su se montrer très intrigante, finira également de façon Snyderesque (tiré par les cheveux), mais elle est cependant une des pistes qui nous permet de comprendre la chute de Bruce. Avec notamment un flashback d’une discussion entre Batman & Gordon sur les toits, avec la métaphore du bat-signal qui permettait déjà de prévoir la fin. Toute cette partie avec Joe Chill restera à mes yeux une des plus belles réussites, tant dans la narration que graphiquement.

Parlons aussi d’Oméga, son identité était grillée à plusieurs kilomètres, le combat final est assez décevant, personne n’osait défier Oméga, tous préféraient fuir ou se cacher, tous nos héros ont renoncé, c’est dire la menace que représente Oméga … Et pourtant il fut vaincu d’une facilité déconcertante, personne ne voulait se joindre à Bruce car soi-disant les chances de réussite étaient nulles …

Bilan : 0 mort, 3 blessés, sacrée mission suicide.

Oméga Bruce Wayne est comme tout bon Batman qui se respecte, censé avoir un plan pour tout, être toujours préparé, alors qu’ici on avait que la caricature d’un méchant de BD. La seule chose à sauver dans ce combat final reste la « faille » qu’Oméga Bruce à laisser, au cas où il se serait engager sur la mauvaise voix … avec la référence à la porte du Hall of Justice, ce passage était très bien fait.

Pour ce qui est de l’épilogue, on a l’impression d’avoir affaire à une mauvaise fan-fic, Joker-Robin qui rejoint la Bat-Family, qui prend des selfie avec sa nouvelle famille, ce n’est pas comme si il avait tabassé Jason Todd à mort, estropié Barbara (peut-être même violé aussi), tué la seconde femme du commissaire Gordon et j’en passe … Cette scène est juste inimaginable.

Greg Capullo très bon même si un peu inconstant, je l’ai trouvé bien meilleur sur les scènes dans le passé par rapport à celle dans le futur post-apocalyptique.

Une lecture assez divertissante, très intrigante mais qui finit toujours par décevoir.
Si j’ai bien apprécié la chute de Bruce Wayne et sa perte de foi en l’humanité, c’est aussi beaucoup d’éléments comme ceux cités plus haut qui sont venus noircir le tableau.

Snyder devrait se contenter d’histoire simple, plus terre à terre comme il savait les faire à l’époque de « The Black Mirror ».