Affaibli par les nombreux combats qu’il mena successivement contre Bane puis Jean-Paul Valley, Bruce Wayne demande à Dick Grayson, premier des Robin et actuel Nightwing, de revêtir le masque et la cape de Batman. Après les ravages causés par Jean-Paul, Dick aura fort à faire pour convaincre la police de Gotham de sa légitimité en tant que protecteur de la ville, à commencer par le commissaire Gordon lui-même.

La page Knightfall est enfin finie ! Terminés ces épisodes à rallonge et l’ennui que provoque Jean-Paul ! Tout est rentré dans l’ordre. Le véritable Batman est de retour, Bruce va mieux, ne manque juste que notre bon vieux Alfred… euh nan ! Aussitôt rentré, aussitôt reparti !... Après le final ridicule de Knightfall, Bruce Wayne éprouve déjà le besoin de repartir loin de Gotham…

Bruce est pire qu’une girouette. Alors qu’il donnait, à la fin de Knightfall, l’impression d’avoir repris sa place, voilà qu’il a à nouveau besoin de mettre de la distance entre lui et le costume de la chauve-souris. Il a cependant la bonne idée, et la décence, cette fois-ci, de laisser la cape et le masque à Dick. Et dès le départ, on sent bien que quelque chose ne va pas. Un truc empêche Dick de s’épanouir sous ce costume, le faisant avancer avec une boule au ventre…

Nous suivons un Dick Grayson essayant de porter le costume de Batman. Costume, hélas, bien trop grand pour le jeune homme. A chaque nouveau chapitre, un nouvel ennemi. Nous avons le droit tour à tour à des vilains de secondes zones comme Croc, le Ventriloque, le Souricier, l’Encaisseur ou encore de simples assassins quelconques dans des histoires classiques et sans véritables enjeux. Mais avec toujours, en toile de fond, la crainte pour Dick de se retrouver face à Double-Face ! Cette éventuelle rencontre le terrifie ! On se dit alors que le point d’orgue de ce pavé de plus de quatre cents pages sera le face-à-face entre Dick et Double-Face ! Un face-à-face qui lui permettra de tourner la page sur un événement traumatisant de son passé et de prendre sa revanche sur son ennemi. Et pour nous d’espérer le voir enfin porter le costume de Batman d’une meilleure façon ! Et bien non ! Comme les autres oppositions avec les précédents criminels, cités ci-dessus, ce duel est d’une fadeur sans égal.
Double-Face repart plus vite qu’il n’était apparu nous laissant un vilain goût d’inachevé dans le bouche. Et surtout, nous laissant un Dick peut-être encore moins sûr de lui. Pourquoi nous faire alors un tel pataquès sur cette rencontre ? J’étais persuadé, au vue du rabâchage et de la peur de Dick que cela allait être dantesque. Grosse déception.

A côté de la trame principale sur les doutes de Dick, nous avons le droit aux aventures de Robin, et sur sa difficulté à concilier ses études, sa petite amie, l’envie de rapprochement de son père et son rôle d’acolyte aux côtés de Batman. Beaucoup de soucis sur les frêles épaules de Tim Drake, mais l’adolescent ne se laisse pas abattre, bien au contraire.

A la fin de la saga, Bruce Wayne décide de revenir comme une fleur, sans la moindre explication, sue le pourquoi, le comment ni même le où. Rien ! Ce retour est cependant l’occasion pour Dick d’avoir l’occasion de vider son sac, de livrer sa rancœur et sa frustration. Et occasion pour les auteurs de nous offrir, du moins d’essayer de nous offrir une scène forte en émotion et qui retombe comme un soufflée… Un peu comme toute cette saga, j’ai envie de dire. On se retrouve avec trois cent vingt pages pour ce Fils Prodigue, qui au final ne sert à rien ! Tout ça pour que Dick puisse dire à Bruce tout son ressenti suite à sa colère, toute sa rancœur, toute sa jalousie, toute sa peine d’avoir découvert qu’il avait décidé de laisser le costume à Jean-Paul, un psychopathe, un assassin ! A la place de lui ! Son premier Robin ! Un chapitre ou deux aurait très largement suffit. Cela reste de bonnes histoires à lire, mais redondant et assez creux.

Nous avons le droit, ensuite, à la saga Troïka, qui nous présente les premières aventures de Bruce Wayne après qu’il ait récupéré son costume. Comme le titre le laisse supposer, Batman sera confronté à un groupuscule de l’ex-U.R.S.S. cherchant à diriger Gotham ! Pour cela il offre un soi-disant service de protection aux plus riches de Gotham, et la mort à ceux qui refusent. Ils iront jusqu’à tuer de sang froid, deux agents de sécurité de Wayne Entreprise, après que Lucius Fox ne refuse cette offre.
Plaisir à lire, rien que par le retour de Bruce Wayne. Quel plaisir de retrouver le vrai Batman. De très forts moments dans cette saga en quatre chapitres, encore une fois avec Tim Drake, lorsqu’il sauve la vie d’Harvey Bullock.

Ce Fils Prodigue est vraiment dispensable, à lire si Knightfall ne vous a pas totalement été indigeste et que vous en désirez, encore, une couche. Ce premier passage de Dick sous le masque de Batman ne prend pas avec moi, je préfère largement, et de loin, la version de Grant Morrison, qui l’associe à Damian !

Bref, si la lecture se laisse faire tranquillement, je ne trouve pas de réel intérêt à ce, court, passage de flambeau. C’est classique banal, les pleurnicheries de Dick sont redondantes et ne mettent pas en valeur le héros, les menaces ridicules (sérieusement ? le Souricier ???) ou mal amenée (tout ça pour ça avec Double-Face). Graphiquement c’est très inégal. Le plaisir n’en reste pas moins présent.
Romain_Bouvet
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le 22 mars 2014

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Romain Bouvet

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