Quand on tombe sur ce genre d'ouvrage, on a souvent ce type de réaction : "Mais qu'est ce que c'est que cette idée foireuse ?"
Et pourtant, si il y a bien 2 univers qui peuvent se croiser facilement, c'est bien celui du Dark Knight et de Dracula , le prince de la nuit.
Et pas seulement par le fait qu'ils partagent le même animal totem en la personne de la chauve-souris.


L'album est composé de 3 mini séries séparées de plusieurs années, la première datant de 1991, la dernière de 1999.
Cette séparation a son importance car les mini portent en elles plusieurs évolutions de styles importantes qui font un des grands intérêts de ce Batman Vampire.
Toutes 3 écrites par Doug Moench et dessinées par Kelley Jones, elles sont le témoin parfait d'une évolution stylistique.
Kelley Jones a un style particulier, qu'on aime ou pas. Distordu, sombre, anatomiquement illogique, il fait parti de ces auteurs qui a su faire de ses défauts, des qualités et c'est sans doute pour ça que je l'aime.
J'ai découvert, à travers ces 3 histoires, que l'artiste à longtemps tâtonné, se cherchant à travers ses influences: des influences allant de Bernie Whrigston ( 1ere mini) à Mike Mignola (2eme Mini), pour les plus visibles.


Niveau scénario, les 3 histoires ne sont pas du même niveau, le style et contexte de l'époque évoluant aussi.
La 1ere intrigue se concentre sur la confrontation entre Batman et Dracula.
L'histoire se veut classique mais elle retranscrit assez bien l'univers de ces 2 "icônes" grâce à une ambiance terrifiante et sombre à souhait.
On regrettera seulement un combat final bâclé mais l'ensemble fonctionne et la conclusion nous amène logiquement à une suite attendue.
En effet, la 2eme mini explore les conséquences de l'affrontement entre Batman et Dracula et explore un Gotham alternatif avec des personnages tout aussi alternatif.
Cependant Moench se perd un peu dans son intrigue et oublie de faire simple en multipliant inutilement les personnages.
Si celle du Joker est assez réussie, elle est vite noyée par celle de Cat-Woman beaucoup moins passionnante.
De plus, la partie graphique de Kelley Jones est beaucoup plus faible. L'auteur tâtonne beaucoup plus et on a l'impression qu'ils sont plusieurs sur le dessin.
Pour moi, c’est la 3eme mini qui est la plus intéressante.
L'atmosphère y est désespérée, sombre et sanglante. Elle surprend mais elle est la juste évolution de l'histoire mise en place par Doug Moench dès la 1ere mini en 1991.
On y voit un Batman qui cède à ses démons et qui n'a plus aucune prise sur ses agissements.
C’est une image assez rare du héros qui commet des actes qu'il a toujours refusé de commettre.
Et à aucun moment, l'espoir naîtra. La conclusion se veut tragique et elle le sera.


Alors, est ce que ce Batman Vampire est indispensable ?
Je ne le dirais pas tel quelle mais pour les fans du Cape Crusaded, elle a le mérite d'offrir une vision du personnage assez sombre et désespérée.
Quand à ceux qui aiment le trait de Kelley Jones, cet album permet de découvrir l'évolution d'un auteur en pleine recherche et qui réussira à se défaire de ses influences pour mieux se découvrir .
Alors indispensable, peut être pas mais intéressant, indéniablement.

Stephane_Hob_Ga
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le 11 oct. 2016

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