Une étoile plus brillante que les autres viens enfin d'apparaître dans les constellations des signes célestes et imprévisibles de la causalité.
Griffith accompli enfin la prophétie énoncée par Zodd sur l’œuf du Roi conquérant le béhélit.
Tout est merveilleusement bien amené, et pour commencé il faut parler de l'introduction de cette éclipse.


Rompu, cassé, brisé Griffith n'est plus que l'ombre du chef militaire sensationnel qu'il était. Affublé par ses prouesses impossibles, ses tentatives chétives et son corps de larve il fait défaut à la troupe qu'il a lui même crée. Tous songent d'ailleurs très tôt à leur futur, que ce soit Judo qui envisage de redevenir contrebandier, Guts de partir avec Casca et la troupe de Choc ou bien Casca qui, touchée par le nouveau statut d'infirme de son sauveur ne peut se résigner à le laisser dans cet état désastreux.


Griffith suite à la prise en compte de son inutilité, puisqu'il ne peut d'ailleurs même pas réussir à obtenir de force la chaleur de Casca qui lui ait nécessaire, ou le statut d'égal de Guts n'a plu d'autre choix, avec sa longue pause inutile et sa grande perte de temps comme pour lui que ses hommes, il faut se remettre au boulot... Pas Facile.
Fuyant une réalité trop pitoyable et craignant un futur Lambda, le Faucon doit se reprendre en main, chose qu'il n'arrive pas à faire, il vole une calèche, atterri dans un étang en se brisant le bras.
Ses rires vont de pair avec sa grande désillusion, l'homme capable de l'impossible jadis est à ce jour dans l'impossibilité d'être capable de quoi que ce soit.
C'est dans un dernier élan de fureur et de détermination qu'il songe à mettre fin à sa vie avant de récupérer le dit Béhélit comme prévu dans la prophétie.
On notera bien sûr les dessins éloquent permettant plus que n'importe quelle bulle de dialogue de faire comprendre l'hystérie progressive qui envahit Griffith, le passage le plus Touchant étant celui du rejet de Guts que celui ci ne peut (à l'inverse de nous) même pas soupçonner.


A ce moment toute les promesses des trois premiers Tomes sont tenues:
L'éclipse commence et nous apprend l'origine spirituelle de Griffith qui l'a conduit à suivre ce destin inhumain (qu'il n'a pourtant pas rejeté tout le long de son périple)
On fait d'ailleurs connaissance avec les God Hand par l'intermédiaire de fresque picturale qui feraient pâlir un Olivier Ledroit au sommet de son art, de plus les proportions de chacun des apôtres présents, ainsi que leurs difformités inimaginables ajoutent ce coté monstrueux très Lovecraftien. Chacun des personnage que l'on a connu fort est maintenant écrasé par le coup de Crayon de Miura ils ne sont rien et rien n'a jamais été au dessus d'une quelconque importance.


L'action est rapide, viscérale autant que les réactions des protagonistes qui oscillent entre rage et désespoir profond.
Le moment de grâce se produit pourtant lorsqu'on explique à Griffith que si tout ceci à été fait il est trop tard pour reculer car sinon tout ceci n'aurait servi à rien, chose dont il avait déjà conscience avant et que ses hommes sans vouloir l'admettre avaient déjà envisagé, rien ne possède plus d'importance et de ce fait le seul moyen de contre carer la fatalité est d’abandonner la moralité, Griffith le sait et veut refuser mais cela serait peut être plus cruel pour lui et pour les autres que de continuer, il accepte et c'est en souriant de sympathie pour Guts qu'il le sacrifie lui et ses hommes ainsi que toutes les personnes qu'il a jamais pu aimé.
C'est du grand art, jamais un festin n'aura été aussi gore et imaginatif, nous montrant des visions qui révise le genre de l'horreur et de l'enfer au delà des limites pauvres en imaginations dont nous nous étions fait les propriétaires.
Jamais un Choix n'aura été aussi juste dans sa fermeté, jamais Griffith n'aura imposé autant le respect que lorsqu'il l'a perdu de ses hommes, Griffith n'est pas un Dieu factice il en ait un vrai car dès que l'on ait au dessus des lois de ce monde ont peut se permettre de faire ce qui nous fait envie, le chapitre perdu accentue cette idée, il n'y a pas de but, d'obligation ou de moral Dieu lui même l'explique rien n'est utile ou précieux alors "Fait ce qu'il te plait"


Et comme Griffith n'en a que faire d'un Dieu qui ne sert à rien du haut de sa puissance infinie à tel point qu'il en devient inutile, il revêtit cette enveloppe d'oiseau noir, d'ange déchu pour revenir plus haut dans les cieux, il est le Pontifex Maximus d'une religion nouvelle en se réattribuant les caractéristiques d'un ange divin, perverti par tout ce qui le représente: son propre plaisir.


PS: Rickert est si précieusemùent utile pour le reste du Lore est de l'introduction qu'on ne peut que l'apprécier.


Un scénario attendu mais plus jouissif que bien trouvé, des dessins qui épousent la rétine d'une ombre satisfaisante et des personnages qui révolutionnent des valeurs perdues et sans aucun sens. Ce Tome n'est pas bon, il est PARFAIT.

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le 22 juin 2019

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