Il suffit presque de simplement regarder une photo du-dit Marsault pour tout de suite comprendre quel genre de "trucs" il est possible de trouver en ouvrant ses bandes dessinées. En effet, vu à quel point il est le cliché du mec blanc viril, dur et tatoué, il était facile de deviner que ce ne serait guère subtil. Il l'annonce d'ailleurs lui-même. Mais c'est encore pire que ce que je pensais. Disant s'inspirer de Gotblib, ce qui est cocasse quand on voit que le plus médiocre gag en une case de l'auteur enterre toute la production de Marsault, son travail ne s'en rapproche pas vraiment. Au final, qu'est ce qui définit son œuvre ?
Déjà, c'est profondément vulgaire, stupidement trash et foncièrement haineux. La deuxième partie de cette BD, qui tente la subtile et ô combien originale métaphore des femmes = truies est un magnifique (ironie) exemple d'un déversement de haine misogyne et d'appel à la haine, sous-couvert de "faire de l'art". Il n'y a pas grand chose à dire du scénario, sinon qu'il est inexistant, l'auteur se contentant d'enchaîner des péripéties basées sur la violence, la mort et la destruction. Le tout, sans intérêt aucun. On pourrait s'attendre à un certain recul critique, un second degré ou autre. Mais non, tout est à prendre au premier degré. Des personnages qui éructent des insultes à longueur de temps, qui tuent, éventrent et mutilent sans raison et de la haine par paquets de cent pour tout ce qui n'est pas blanc, masculin et viril, c'est tout ce qu'il est possible de trouver ici. En bref, c'est l'apologie de la beauferie la plus veule, la plus abjecte, qui rit grassement de tout le malheur des autres (et surtout des femmes) et qui se complait dans un discours abscons de haine rance. Et il a 22.000 fans sur FB ? Triste époque.
Au final, c'est comme si tonton René, soixante ans, qui tourne au Ricard, et qui n'aime rien tant que de pester contre "les gonzesses, les bicots et les pédés" se mettait à faire une BD. Étrangement, ça ressemblerait beaucoup à ça.