J'aime bien le style de dessin de Mady, et particulièrement ses mises en couleurs que je trouve toujours douces et plaisantes.
C'est donc avec assez de plaisir que j'ai trouvé ce livre dans les rayons d'un virgin/fnac/autre librairie grand public et que je me suis attelée à le lire.

Pour le dessin, il n'y a pas grand chose à redire, à part peut-être que celui-ci se trouve en parfait décalage avec la trame de fond, plutôt glauque.
Avoir un dessin en décalage avec l'ambiance peut parfois servir le livre, comme dans Persepolis, parfois le desservir. Ici je me dis qu'un style de dessin plus adulte aurait mieux collé mais ça aurait sans doute tourné vraiment malsain. N'empêche que ce décalage me gêne, énormément.
J'avais l'impression que le discours sous-jacent était camouflé par un style de dessin agréable, et donc d'être trompée sur la marchandise.

Venons-en à ce qui m'a vraiment gêné : ce discours autour de la grossesse et de la pression sociale subie par les femmes ne voulant pas avoir d'enfant. Dis comme ça, ça parait bien, hein ? Ou en tout cas intéressant. On suit les péripéties d'une femme qui a décidé de ne pas avoir d'enfant, alors que tout le monde essaie de la convaincre autour d'elle. La grossesse est traitée comme quelque chose d'extrêmement néfaste et de mauvais, sans doute parce que le personnage principal la voit comme ça, et qu'elle devrait, je pense, consulter des psychologues parce qu'à ce niveau là, c'est de la phobie pure et simple (je pense notamment à son rêve où elle enfante des monstres ou quelque chose comme ça). Ne pas vouloir avoir d'enfant est une position tout à fait acceptable, imaginer de telles choses vis à vis de la grossesse est un trouble mental mais en faire le discours du livre avec en résumé "tout le monde veut me forcer mais c'est hyper horrible OMG regardez je vais enfanter Alien quoi !" rend la lecture extrêmement désagréable et ne porte qu'un seul discours avec un manichéisme exagéré et dérangeant. Ce livre aurait sans doute mérité un meilleur scénario qui aurait également montré les bons cotés de la grossesse ou en tout cas, les vrais motivations des femmes qui veulent avoir un enfant, de manière à ne pas sombrer dans la diabolisation, et à mettre en place un débat avec une conclusion du type "si j'en ai pas envie qu'est-ce que ça peut vous foutre". Là au contraire ce serait plutôt "cette femme est folle il faut la soigner et puis vous êtes tous trop méchants avec vos chiards moches qui vomissent partout". Ce qui est une généralité simpliste franchement naze laissant penser que ce livre a été écrit avec les pieds.

Je vous conseille donc de passer votre chemin, à moins que vous soyez vous-même « tokophobique » et que vous vautrer dans des intrigues simplistes qui vous confortent dans votre mal-être soit votre passion.

3 pour le style de dessin, la mise en page et tout ce qui est graphisme.

PS : Je me demande pourquoi ce livre ne s'appelle pas « Autobiographie d'une tokophobique », parce que c'est une vision tellement simpliste que ça doit être en grande partie autobiographique, et puis ça aurait été plus juste et ça aurait moins donné l'impression d'être le porte-parole de toutes les femmes qui refusent d'avoir des enfants (alors que ça ne l'est pas).
Chronotopsis
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le 25 janv. 2012

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