Ceux qui me restent
7.2
Ceux qui me restent

Roman graphique de Damien Marie et Laurent Bonneau (2014)

Pas totalement convaincu par ce projet.


Le dessin est très chouette ; l'auteur propose une technique qu'il maîtrisé assez bien, avec des effets de matière intéressants. Les cadrages et le découpage sont bien trouvés, il y a un côté cinématographique qui n'est pas déplaisant. Les attitudes des personnages sont justes, je me demande si l'auteur n'aurait pas utilisé des photos pour au moins certains plans. Malheureusement la mise en couleurs déforce le travail graphique : ce n'est pas le choix de couleurs qui dérange (au contraire, l'auteur opte pour des tons et des oppositions simples, minimalistes), c'est l'exécution numérique qui ennuie. En effet, ce traitement est trop froid et casse le côté brut du dessin, surtout quand le coloriste ose coller ses horribles fondus ou autres effets spéciaux pour la lumière.


Le récit est intéressant, on perçoit bien la détresse du personnage en prise avec ce bon vieux Al. Mais c'est maladroit. L'auteur alterne les points de vue et casse un peu son concept. Et quitte à adopter le point de vue de la fille, autant jouer davantage avec un fil conducteur et donc une structure, non ? Du coup on se retrouve le cul entre deux chaises : soit c'est pas assez construit, soit c'est pas assez déconstruit. Mais il reste des choses intéressantes malgré tout. Je trouve aussi le titre mal choisi ; on dirait que l'auteur lie la maladie au deuil, alors que ça n'a rien à voir. Je comprends le lien que l'auteur essaie d'instaurer : la perte d'un être cher et la volonté de vouloir s'en souvenir. Mais la manière dont c'est lié ne va pas assez dans ce sens et quand bien même le titre fait bien plus allusion au deuil en tant que tel qu'à la volonté de se souvenir de quelqu'un (ou de ne pas pouvoir oublier). Mais tout le bouquin est un peu comme ça, l'auteur a l'air de mélanger plusieurs choses, de s'embourber dans ses concepts.


Bref, ça reste sympa à lire ne fut-ce que pour le dessin, mais c'est maladroit.

Fatpooper
6
Écrit par

Créée

le 24 févr. 2018

Critique lue 178 fois

2 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 178 fois

2

D'autres avis sur Ceux qui me restent

Ceux qui me restent
matvano
8

L'obsédant ciré jaune de la petite Lilie

Publié aux éditions Grand Angle (la collection réaliste des éditions Bamboo), le roman graphique « Ceux qui me restent » est l’une des toutes bonnes surprises de ces derniers mois. Simple, touchant,...

le 10 janv. 2015

6 j'aime

Ceux qui me restent
Fatpooper
6

Souvenirs

Pas totalement convaincu par ce projet. Le dessin est très chouette ; l'auteur propose une technique qu'il maîtrisé assez bien, avec des effets de matière intéressants. Les cadrages et le découpage...

le 24 févr. 2018

2 j'aime

Ceux qui me restent
Nadouch03
6

La maladie d'Alzheimer en BD

Un exercice sur le thème de la maladie d'Alzheimer, tout en délicatesse, en allers-retours dans le temps. Des illustrations très réalistes et touchantes, pour un album sans grande surprise ni grande...

le 14 févr. 2015

1 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55