Cet album démontre bien une chose, que ce qu'on raconte n'est pas forcément plus important que la manière dont on le fait !
Manuele Fior décide, lui, de nous raconter l'histoire d'un jeune italien, Piero, toujours embarqué sur la motocyclette de son meilleur ami. Un jour, Lucy, une fille de son âge, emménage devant chez lui. Et comme on s'en doute, une relation va bien vite se créer entre les deux...
Le sujet en lui même est banal. C'est le récit d'une rencontre, d'une séparation puis d'une retrouvaille comme il en a déjà été raconté des milliers de fois. Ce qui fait la beauté de l'oeuvre, comme je l'ai dis plus haut, c'est de la manière dont elle est racontée.
Au lieu de nous faire suivre l'évolution du couple de manière linéaire, en nous montrant leur quotidien pas à pas, Fior décide d'accélérer son récit pour n'en retranscrire que les grandes étape. Alors qu'à la fin du premier chapitre, on quitte les deux adolescents après leur première interaction qui annonce une idylle future, dans le chapitre suivant, on retrouve Lucy, bien des années plus tard, au moment de sa séparation avec Piero...
Le tout est illustré avec des aquarelles dont chaque palette de couleur est un symbole de l'étape du récit. On voit d'abord cet amour naissant au milieu des couleurs gaies et vives de l'Italie. La séparation se fait dans la froideur dans la Norvège, tandis que les tourments qui s'en suivent sont illustrés par les couleurs chaudes de l'Egypte, ect...
Ainsi, le titre de la BD, "Cinq mille kilomètres par seconde", semble évoquer la vitesse avec laquelle passe le récit, mais aussi la vitesse avec la quelle passe la vie !