La pire publicité à faire pour un comic grace à de la violence gratuite

Alors on va commencer par décortiquer la quatrième de couverture qui annonce:
"Harley Quinn est la toute dernière série consacrée à l’héroïne fantasque du même nom. Amanda CONNER (Power Girl) et Jimmy PALMIOTTI ( Jonah Hex) y développent un scénario insolite, nerveux et drôle, à l'image des personnages excentriques qui s'y épanouissent sans retenue. L'univers graphique acidulé de Chad Hardin et Stéphane Roux renforcent la dynamique de ce titre profondément moderne.
Ceux-ci seront les seuls bon mots sur ce comic dans ma critique, maintenant je vais opposer mon avis à cette 4ème de couverture:
-"scénario insolite" déjà il n"y a aucun fil rouge dans cette œuvre et les seules fois où c'est le cas c'est tout en longueur et bateau, Harley Quinn étant comme dans l'air du temps passant d'une tache à une autre de façon volage, donc en fait c'est bien une œuvre moderne
-"scénario nerveux" il l'est forcément d'après la façon volage dont Harley passe d'une tache à une autre, elle le fait avec une telle désinvolture de fait qu'il n'y a aucune tension dans le récit (c'est pas ce qu'on est censé chercher je vous l'accorde dans une telle œuvre)
-"scénario drôle" alors ce n'est pas du tout mon humour cela n'a marché à aucun moment, cela ne me fait pas rire toutes ses blagues morbides sur des meurtres perpétués, la violence gratuite je veux bien mais qu'elle serve un propos, ici elle ne sert que l'amusement et ça en devient malsain alors que dans une œuvre comme le punisher de Garth Ennis la violence à outrance est assumée pour dénoncer la futilité de celle-ci.
- "personnages excentriques" certes il y a Harley Quinn et Poison Ivy mais passé cela on a droit à des personnages secondaires tels que Big Tony qui est un peu trop lisse et sans relief ce qui fait que ce personnage n'est pas intéressant et n'apporte aucun contraste avec Harley Quinn pour la mettre en avant.
-"qui s'y épanouissent sans retenue" la seule personne à s'épanouir dans ce tome est Harley Quinn qui réussit à trouver des occupations à ses journées (du moins c'est ce qu'on ressent quand on lit cette œuvre)
-'"l'univers graphique acidulé" je ne vois pas à quoi cela fait référence si ce n'est à 2 pages seulement de l'album où Harley Quinn est en plein rêve, le dessin de Hardin est quelconque mais honnête...
-"profondément moderne" c'est tristement le cas ce tome est l'apologie du paraître et de la vacuité, du papillonnage d'une activité à une autre pour essayer de maintenir le rythme dans un récit qui ne dit rien et n'a pas d'idée. On a en fait l'impression que les auteurs veulent meubler cette histoire.

Une chose aussi à signaler cette œuvre n'est pas à mettre entre toutes les mains, ici la violence est gratuite dans tous les sens du terme, elle ne sert aucun propos, cela tend parfois à l'apologie de la violence. Je suis très étonné que l'éditeur n'a pas pris la responsabilité de signaler (comme le fait la concurrence Panini) que cette œuvre est pour lecteurs avertis...

Bref je conseillerai à Jimmy Palmiotti (dont j'ai apprécié ces collaborations avec Justin Gray) et Amanda Conner de lire Le Punisher de Ennis ou le Deadpool de Nicieza pour savoir parler de violence et de folie avec de la maîtrise.

Honnêtement cette BD est la pire que j'ai lu non seulement pour sa vacuité mais aussi pour sa tendance à faire une apologie de la violence, seuls les dessins restent honnêtes mais à ce stade-là c'est vraiment accessoire.