Harley Quinn ! Voilà un personnage à part dans l’univers DC. Excentrique, farfelue, elle est une bouffée d’air frais au milieu des publications plus graves, plus dures, plus sérieuses de l’univers DC Comics. C’est avec une réelle impatience que j’attendais donc de voir le titre débarquer en France. Impatient de plonger dans une lecture sans prise de tête et où l’humour prédomine, comme on me l’annonce en tous cas.


L'ancienne psychiatre Harleen Quinzel n'est pas le genre de femme à se satisfaire d'une vie convenable et tranquille. Elle fuit la routine comme la peste et cherche par tous les moyens à faire de sa vie une aventure. Sa toute fraîche installation à Coney Island est donc l'occasion rêvée d'en commencer un nouveau chapitre ! Avec son entrée fracassante dans l'équipe locale de roller derby, l'approche de la Saint-Valentin et la découverte d'un contrat mis sur sa tête, la pétillante Harley Quinn aura beaucoup à faire.
(Contient : Harley Quinn #1-8 + #0 + Secret Origins #4)


Bon, autant le dire, cela ne commence pas de la meilleure des façons. Cet épisode #0, qui lance un peu le titre, est d’une lourdeur certaine. Et on se retrouve avec une Harley, qui à l’instar de Deadpool, brise le quatrième mur pour s’adresser directement à nous, lecteurs. Si on rajoute à cela un humour absolument pas drôle (voir Harley faire le casting du dessinateur du titre…) je me suis retrouvé à entamer ce titre avec l’impression de lire du Deadpool au féminin et moins drôle. Cela promet pour la suite…


Nous avons, ensuite, les huit premiers numéros de la série. Harley Quinn déménage à Coney Island, dans un immeuble qu’elle a hérité d’un ancien patient et se retrouve avec un bâtiment où ce sont rassemblés ce qui ressemble à des artistes de cirque de la grande époque. Nains, hommes à deux têtes, femmes géantes et j’en passe. Bref, des personnages qui vont faire bon ménage avec notre héroïne.


Ce déménagement, se veut être un nouveau départ pour Harley et sa peluche castor avec qui elle échange (comme Deadpool et sa conscience…) Mais si elle veut conserver cet immeuble elle doit s’exonérer de charges énormes tous les mois ! Et si Harley trouve un petit boulot dans une équipe de roller derby, Harleen Quinzel, qui fait son retour, doit elle aussi trouver un emploi. Mais cela ne va pas être de tout repos de tout concilier, surtout quand elle découvre que sa tête est mise à prix !


Pas réellement de fil conducteur dans ce premier tome, si ce n’est la vie d’Harley tout simplement. Sa nouvelle vie, ce contrat sur sa tête, ses emplois, la saint-valentin qui l’a met de mauvaise humeur, son castor, ses chiens, ses très nombreux chiens, sa rencontre avec un vieil agent, et les visites de la charmante Poison Ivy. Cette dernière est vraiment surprenante dans ce tome, à des lieux de la Poison Ivy que l’on connaît, et j’ai envie de dire tant mieux, j’aime beaucoup cette Poison Ivy plus naturelle, plus libre, plus vraie.
Deux éléments sont propres à toutes ces histoires, à tous ces événements, l’humour, drôle par moment, lourd le plus souvent (je ne sais combien de pages sur une catapultes pour déjections de chiens, j’ai franchement passé l’âge et c’est plus que moyen…, ne parlons pas du castor…) En fait c’est le personnage d’Harley qui est amusant ! Elle est complètement décalée, et assume tellement bien son excentricité.
Le deuxième élément se sont les meurtres, tous pus sanglants et gore les uns que les autres, si c’est assez jouissif par moment, et souvent avec une pointe d’humour noire, il est assez regrettable de ne voir aucune retombée à la suite de la traînée de cadavre qu’elle laisse !! En pleine fête foraine, en pleine rue, elle tue de sang froid, pour un oui ou pour un non mais personne ne dit rien. Nous avons le droit, également, à quelques morts tragi-comique, avec le rhinocéros ou l’avion publicitaire pour le ketchup.


Quelques personnages, nouveaux ou anciens, gravitent autour de notre héroïne. On retiendra surtout Big Tony (le nain) véritable bricoleur de génie, toujours de bons conseils et avec la gâchette tout aussi facile qu’Harley. Et Poison Ivy, dont le lien avec Harley semble bien plus fort qu’une simple amitié, et cela est très bien rendu par Amanda Conner, Jimmy Palmiotti et Chad Hardin.


Ce dernier nous offre une excellente prestation au dessin, illustrant à merveille la folie et le côté barge du titre. C’est très vivant, très coloré (merci Alex Sinclair), Harley est juste magnifique, avec des visages qui nous font craquer, une gestuelle magnifiquement bien retranscrite, des costumes tous plus sensuel les uns que les autres, et un côté sexy bien présent, bien suggérer mais sans la moindre vulgarité. Il réussit à rendre ce personnage tellement attachant, mais quand elle tue !


Bref, ce premier tome d’Harley Quinn n’est vraiment pas la lecture du siècle, rien de bien passionnant, un humour qui fait plouf la plupart du temps, pour ne pas dire qui exaspère, une violence à outrance sans retombée, et un intérêt somme toute très limité. On retirerait le côté violent, on se retrouverait avec un petit truc mignon pour les enfants. A côté de cela il reste le personnage d’Harley, véritablement savoureux, mais cela ne fait pas tout !

Romain_Bouvet
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le 22 juil. 2015

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Romain Bouvet

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