La quête de Spawn pour la neutralité continue dans ce neuvième tome de ses aventures, avec un résultat cependant en baisse malgré quelques qualités indéniables et une gigantesque révolution au sein de sa mythologie.
Pour en parler plus librement, ma critique spoilera ouvertement le contenu (surtout à partir du quatrième paragraphe).


Spawn était dans une phase excellente, les deux derniers tomes étaient simplement excellents après un passage déjà très bons. Tout semblait briller pour le rejeton de l'Enfer et pourtant, sans qu'on puisse s'y attendre, le tome 9 de Spawn contient pas mal de faiblesses et d'erreur. Cela malgré le dessin toujours haut de gamme de Greg Capullo bien que celui-ci n'offre pas le meilleur de ses travaux avec les différents combats présents dans ce tome. Ajoutons y l'absence de grandes planches très fortes symboliquement, que l'on retrouvait souvent ces derniers tomes, et on comprend que Capullo, toujours au meilleur de son niveau, ne montre pas le meilleur pour autant.


Mais cela n'est que détail. Le vrai problème se trouve au niveau du scénario. En effet, depuis peu Spawn est devenu l'incarnation de la force de la Terre. Agent plus ou moins libéré du mal, il peut ainsi ne plus participer à la guerre entre le Paradis et l'Enfer. Désormais neutre, il préfère distribuer sa propre justice sur Terre en punissant les hommes les plus immoraux.
L'idée est bonne et chaque histoire séparément est agréable à lire. Le problème est que ce format devient très vite répétitif. Chaque chapitre apparaît comme un one-shot où on nous montre des criminels, leurs crimes sont révélés, la noirceur de leur âme aussi, et enfin ils sont punis par Spawn qui apparaît bien peu dans ces récits. Or la moitié du tome est composé de récits de ce type !


Il en ressort un effet d'accumulation négatif. Mais cela pourrait rester anecdotique et mineur si on ne devait pas subir, en plus, l'impression horrible d'une absence de menace. Mammon, le nouveau méchant apparaît. Présenté comme encore plus dangereux que Malebolgia, son apparence démoniaque est pourtant peu charismatique et sa résistance face à Spawn le rend bien plus ridicule que n'importe quel Violator. Le ridicule du personnage est absolu, sa grandeur absente.
De la même manière, Urizen, ultime menace a été invoquée. Outre son apparence sans saveur le personnage est creux au possible. Sorte de démon qui fait trembler l'Enfer d'effroi le personnage est just un big bill sans saveur qui sera vaincu par Spawn parce que le scénario n'arrive pas à le présenter réellement comme une menace. Oui, on nous dit que c'en est une, mais il n'est guère mis en place ainsi.
Enfin, le tome se termine par le combat final de Spawn (aidé par Angela) contre son créateur, Malebolgia lui-même. Jamais un combat n'aura autant été décevant je pense. On ne voit pas du tout la puissance des antagonistes. On s'ennuie, on se pince : est-ce réellement ça la mise à mort du grand démon qui nous a tous séduit ? A vouloir rendre Mammon classe, Holguin et McFarlane diminue le prestige de Malebolgia trop fortement. Le personnage finit par être pathétique dans un décors là encore sans saveur.


Une fin minable pour un personnage qui l'est devenu, dans une ambiance qui n'est que l'ombre de ce que Spawn peut offrir.
L'intrigue de Terry et Wanda fait figure de remplissage de son côté, tandis que Cogliostro n'est là qu'en caméo. Mais bon, ce tome n'est pas entièrement à jeter. A défaut d'être charismatique Urzen est une menace sympathique, on appréciera l'union Angela et Spawn, parfois forte. La mise en avant du Paradis est un plaisir également. Enfin, le côté maléfique du comics, l'action, la narration efficace restent de mise ! Spawn faiblit mais peut se relever, maintenant que son maître est tombé.

mavhoc
5
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le 31 août 2017

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