J'ai toujours eu un lien particulier avec mon père. On s'entend quand on ne se parle pas trop. Je l'ai compris durant l'adolescence. Plus je restais dans la même pièce que lui et plus on risquait de se fritter. Il faut dire qu'on a mauvais caractère dans ma famille. Je me souviens que mon père pouvait vite s'énerver. Comme du fait que je traînais les pieds quand j'étais petit, ça l'énervait. Ou bien que je fermais parfois trop fort la porte du bas des escaliers. C'est vrai que je la fermais sans faire attention, je la laissais claquer. Et je peux comprendre que le bruit de mes slashs sur le carrelage ait pu l'énerver. Par contre, je fus étonné qu'il ne m'engueula pas lorsqu'il découvrit que je regardais du porno en cachette. C'était l'époque où il fallait faire gaffe à sa connexion internet, où l'on pouvait tomber sur un site payant sans s'en rendre compte quand on est un peu jeune. J'avais été sur un site, j'avais vu un message bizarre, je l'ai vite passé, puis j'ai vu des vidéos hot. C'était chouette. Mais j'ai vite repensé au message et j'ai vite coupé... puis j'ai oublié... c'est bien l'oubli, ça permet de se détendre, de ne plus stresser. Plus le temps passe et plus il est difficile d'oublier ce genre de choses. Par contre on oublie les souvenirs de vacances. Soit, je digresse. Fin du mois, ma mère a débarqué dans le bureau et a demandé si je connaissais le numéro figurant sur sa facture de téléphone ; ne voyant pas de quoi elle parlait, elle a appelé et là, on lui a dit qu'il s'agissait d'un numéro rose brézilien... je m'étais donc connecté à un site porno brézilien ! Ma mère était furax ! Elle m'a dit que je devrais acheter des magazines, ça serait moins cher. Puis, je l'ai vue enter dans ma chambre fouiller dans mes armoires. Elle ne m'a rien dit à ce sujet, mais je pense qu'elle s'est mise en tête de trouver une collection porno sous mes vêtements. Quand mon père est revenu du boulot, je l'ai entendu le lui dire et mon père, au lieu de gronder comme elle s'y attendait, s'est mis à rire... et ne m'a jamais fait la moindre réflexion. Je suppose que c'est le moment où nous nous sommes sentis le plus proche ? Sinon on se disputait pour un rien. Aujourd'hui encore j'évite de voir trop souvent mes parents, je sais que ça peut vite s’envenimer. Je crois que la dernière dispute que nous avons eu remonte à il y a quatre ans et demi lorsque j'ai déménagé : je ne sais plus trop ce qu'il s'est passé, mais il m'a fait un reproche sur je ne sais plus quoi, j'ai répondu comme si j'en avais ras le bol, et lui m'a fait remarquer que puisque c'était comme ça il ne m'aiderait pas à déménager... il m'a tout de même aidé... je me souviens de cette fois où il m'a 'aidé' à monter l'étagère de mes BD en ayant bu quelques verres de trop au préalable... résultat, il a marché sur une planche qui s'est un peu vendu sur une extrémité. Maintenant, ce qui me taraude : vais-je lui ressembler ? Cela fait déjà quelques années que j'ai constaté que j'employais les mêmes expressions ou bien que je m'énervais pour les mêmes raisons futiles. C'est effrayant de devenir son 'ennemi' ce que l'on détestait étant adolescent. Non pas que je détestais vraiment mon père, mais cette animosité était telle que forcément, je n'avais pas envie de devenir comme lui. Comme beaucoup d'ado, j'aspirais à m'éloigner du cocon familial, tracer ma route, ne pas répéter ce que ma famille a fait. Mais je pense que c'est inéluctable dans mon cas. Je ne suis pas le portrait craché de mon père mais j'ai clairement hérité de pas mal de ses mauvais côtés. Difficile de lutter contre ça.


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Je crois qu'une des choses qui me plaisait dans cette série, c'est le fait qu'on ne reconnaisse pas le dessin animé. Le ton est différent, définitivement plus sombre, plus glauque. Et puis il y avait des différences au niveau de la narration, de quoi se demander s'il s'agissait d'une relecture ou d'une préquelle. Les derniers albums, sortis plus après plus d'attente que précédemment, ont confirmé la seconde option. Malheureusement...


Dans cet album, j'ai eu l'impression que Loisel voulait absolument raccorder tous les ponts. C'est maladroit et pas très intéressant. Au final je m'en fous de savoir comment les enfants perdus en sont venus à vivre dans leur arbre ou pourquoi ils portent ces vêtements si bizarres. Pour moi, le nom Peter Pan était suffisant, surtout que, même si la construction de cette amitié était un peu trop vite expédiée, on sentait un vrai travail là-dessus. Ici, ça va trop vite et puis surtout on s'en fout un peu. Pareil pour le crochet, c'était bien amené... mais maintenant ça commence à trop faire.


La pirouette narrative de l'oubli m'a aussi un peu emmerdé. Je ne sais plus si c'est dans le conte d'origine, n'empêche qu'ici, c'est très mal exploité : Peter Pan, d'un coup, oublie ses amis et sa mère. Le pire, c'est que les habitants du pays imaginaire sont conscients de ce mal... mais alors pourquoi ne l'avoir jamais mentionné auparavant ? C'est dommage parce que c'est super intéressant comme élément et ça aurait pu/dû servir à nourrir la tension, les conflits. Plutôt que d'amener ça et de ne rien en faire si ce n'est faciliter un peu la narration.


À nouveau on se retrouve confronté à une série de scènes un peu décousues. Sauf qu'ici Loisel semble ne parler de rien. Le Capitaine tente une sortie qui ne sert à rien à part amener (pauvrement) un cliffhanger dont nous connaîtrons la signification au prochain tome. Quand on connaît l'histoire, on se rend compte que Loisel se contente de construire un suspense facile et creux. Et on s 'ennuie. J'ai terminé le bouquin il y a peu et je n'ai pratiquement aucune scène en tête...


Graphiquement, on trouve toujours du bon et du mauvais. De beaux dessins, de belles compo, un côté cinématographique sympa... mais aussi une façon de faire toujours pareille que Loisel répète inlassablement. Le travail d'ambiance est correct. L'arbre est très mal représenté. À aucun moment Loisel ne le dessine de manière à ce que l'on situe bien ce qu'il peut contenir. De plus, toutes les scènes dans l'arbre semblent se dérouler en extérieur. Pour cela, l'ambiance est complètement loupée : il manque le côté chaleureux, le côté enfermé mais baigné par la lumière naturel.


Bref, je vais de déception en déception dans cette saga. Je crains le pire pour le dernier tome dont je n'ai absolument aucun souvenir à part le fait qu'on va étirer un peu la révélation du fin de tome et je devine d'ailleurs que l'oubli servira à l'auteur pour annuler ce qu'il amène ici... j'espère me tromper.

Fatpooper
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le 6 févr. 2018

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