La critique du Detective : Daredevil Father

-Collection: Marvel

-Éditeur : Panini Comics France

-Scénariste : Joe Quesada

-Dessinateur : Joe Quesada

-Date de sortie : Août 2014

-Prix : 20,30€

Pour les 50 ans de Daredevil, sa première apparition ayant eu lieu en avril 1964, Panini Comics a décidé de ressortir des cartons les récits les plus épiques de celui qu’on surnomme l’Homme Sans Peur. Il est passé entre les mains des plus grands tels que Stan Lee, son créateur, ou encore Frank Miller, David Mazzuchelli ou Brian Michael Bendis, mon choix s’est porté sur la version ultra intimiste du grand Joe Quesada.

En 2004, Joe Quesada, rédacteur en chef chez Marvel, lance le projet d’approfondir les origines du Diable de Hell’s Kitchen en revenant sur le passé de son père, Batttlin’ Jack. Accompagné de Danni Micky à l’encrage et Richard Isanov aux couleurs, le trio va créer une mini-série sombre et atypique.

Pendant que Daredevil pourchasse un tueur en série, New York est frappé par une vague de chaleur. Peu à peu, les souvenirs de son père lui reviennent, il semble que tout soit lié.

Marvel consacre beaucoup de son temps à vouloir étendre son univers, se projetant souvent trop loin, tellement que la maison d’édition en oublie trop souvent les héros qui ont fait son succès.

Alors que les Quatre Fantastiques vont disparaître (à cause d’une querelle avec la FOX), Daredevil continue d’être édité, même si d’un point de vue personnel, le personnage me paraît sous-exploité. Il fait tout de même partie de la collection Marvel Knights qui s’avère être de bonne facture, mais peu d’auteurs s’y intéressent et maintenant depuis quelques années son histoire et ses origines restent peu travaillées.

Et c’est ainsi qu’on en vient aux dernières retouches du Diable de Hell’s Kitchen, puisque c’est Joe Quesada qui en 2004 redonne des couleurs au personnage avec l’œuvre Father.

Une œuvre personnelle qui ne s’arrête pas au simple hommage de la figure paternelle (comme le titre l’indique), mais qui vient ajouter de la profondeur à cette relation père-fils du protagoniste. Father est un graphic-novel noir, mais qui paradoxalement sous ses traits de violences visuelles, n’est autre qu’un message d’amour. Joe Quesada ne manque pas non plus de rendre un hommage évident au Batman de Frank Miller qui a façonné le Daredevil que nous connaissons tous, en donnant une forme massive à un personnage bestial.

Daredevil Father est un graphic novel avec une vraie histoire, l’Homme Sans Peur doit faire face à un tueur en série sous la chaleur étouffante de New York, un détail qui donne tout son sens à ce polar et rend l’atmosphère du livre pesante (dans le bon sens du terme).

De plus, Joe Quesada en artiste complet transmet aussi l’idée de la violence par un dessin d’une grande qualité, avec la représentation de personnages physiquement usés, un jeu constant avec les ombres et des traits incisifs. Appuyé par les couleurs sombres de Richard Isanov qui semble particulièrement affectionner le rouge, toute cette violence finit par se conclure sur une touche d’émotion.

Bien sûr, ce comics n’est pas parfait, mais la seule chose qui me taraude est l’implication d’un groupe de justiciers, les Santerians. Des héros éphémères qu’on ne reverra dans aucune autre aventure et qui plus est qui n’apportent pas grand chose au récit et finit même par le ralentir.

En bref, Daredevil Father est un excellent comic-book qui ravira les fans de Daredevil et de polar ou de thriller, tout en comblant les moins avertis d’entre-vous, souhaitant en apprendre plus sur les origines de l’Homme Sans Peur.

Note : 9/10