De Sang et de Fer - Wonder Woman, tome 3 par arnonaud

C'est toujours un grand plaisir de retrouver tous les ans les nouvelles aventures de Wonder Woman par Azzarello et Chiang en TPB. Ce qui est bien c'est qu'au lieu de faire une succession d'arcs plutôt indépendants les uns des autres, Azzarello nous offre vraiment une longue épopée qui suit la même intrigue depuis le début de la série. On poursuit cette longue histoire autour du bébé de Zola, le dernier bâtard de Zeus, qui est le centre de bien des enjeux et de tout un jeu de pouvoir et d'influences au sein du panthéon des Dieux où tous les membres de la famille, dont fait partie Wonder Woman désormais, semblent s'aimer et se détester à la fois.

Ce tome fait donc suite à la prise de pouvoir d'Apollon en Olympe et à la trahison d'Hermès qui avait volé le bébé de Zola. Wonder Woman doit donc retrouvé la trace du nouveau né. On retrouve donc toujours la petite famille de Zeus toujours aussi importante, à laquelle vient se joindre dans ce tome le New God Orion.

Si j'étais content de le voir débarquer dans la série, en fan des univers de Kirby que je suis, il n'est pas le personnage le plus utile de la série. J'ai du mal à voir le lien entre sa quête dans la série et les trucs que font d'habitude les New Gods avec l'Antie-Vie et tout ça. Mais bon, ça permet de voir des Tunnels Boom, ce qui est toujours chouette... Son nouveau design est assez étrange, et il manque peut être un peu de charisme avec son blouson de moto et sa tête de playboy mêché dès qu'il enlève son casque. Il en reste un personnage intéressant de par le fait qu'il vienne d'un autre panthéon, mais aussi par son caractère, où son flirt avec Wonder Woman et son côté macho sont assez rigolos.

L'autre personnage mis en valeur dans ce volume, c'est Arès, le dieu de la guerre, avec sa tronche qui me fait terriblement penser au look du scénariste lui même, Azzarello, et je ne pense pas que ce soit un hasard (blague de Chiang ou volonté du scénariste ? Ça je ne sais pas...). Toujours est il que le personnage est très intéressant, surtout par son côté très fourbre, tout en niveau de gris. Ce n'est pas le dieu de la guerre brutal qu'on peut avoir l'habitude de voir, ici il est bien plus tacticien, en permanence dans le gris et on ne sait jamais quelles sont vraiment ses intentions, de quel côté il est et qu'est-ce qu'il va faire. Vraiment un personnage passionnant. On découvre aussi son passé dans le Wonder Woman #0, qui présente l'adolescence de l'héroïne. En plus d'offrir un flash-back très instructif sur la relation des deux personnages par le passé, le numéro est surtout fun par l'hommage que rend Azzarello aux comics Golden Age. Ce n'est pas complètement old school dans l'écriture, mais on a tout de même le droit à des blocs de narration, des dialogues un peu plus explicatifs que d'habitude et surtout à des bulles de pensées. C'est vraiment un clin d'oeil à une autre époque, aux origines de l'héroïne, qui fait plaisir à voir et qui est très plaisant à lire.

Le dernier personnage en focus dans ce tome est assez mystérieux et pour l'instant plutôt déconnecté du reste des personnages. Il s'agit du Premier Né, le premier fils (ou bâtard ? Je ne sais pas trop) de Zeus. Il est très impressionnant et très en colère et nul doute qu'on devrait réentendre parler de lui dans la suite de la série...

Au final, ce tome est toujours aussi sympa à lire que les autres. Les personnages sont toujours aussi travaillés et intéressants, et on prend plaisir à les suivre. Les premiers épisodes sont plutôt calme avant une montée en puissance plutôt réjouissante en cours de volume qui donne lieu à un final orienté action très sympathique. J'aime bien la caractérisation de Wonder Woman, qui est un juste milieu entre la guerrière farouche et la femme pleine de bonté et soucieuse des autres. Azzarello a beau avoir changé le personnage et son univers dans sa série, je trouve qu'on en garde tout de même son essence.

Côté dessins, on se régale quand c'est Cliff Chiang, mais il n'est pas là souvent durant ce tome, ce qui est assez dommage. Quand c'est les autres, ça passe, mais on a parfois des visages étranges sur Wonder Woman (c'est quoi ce menton de 3 km ?) et c'est globalement un peu plus maladroit. Ça reste quand même d'un niveau tout à fait correcte et très agréable à lire. Mais je pense que c'est plutôt une bonne chose d'avoir Chiang de temps à autres pour réhausser le niveau graphique de la série qui serait assez moyen sans ça.

En conclusion, la série Wonder Woman par Azzarello, Chiang et d'autres dessinateurs comme Tony Akins, Goran Sudzuka et Amilcar Pinna, est toujours aussi cool à suivre. Un bon mélange entre action, mythologie et un jeu de pouvoir et de relations entre les personnages, tous plus charismatiques et bizarres les uns que les autres. L'écriture du titre conserve son ton si particulier, avec des dialogues ciselés pleins de jeux de mots et de phrases qui se terminent dans les scènes suivante. Si vous avez aimez les deux précédents tomes, pas de raisons que celui ci ne vous plaise pas.

Par contre, je me demande si la série ne serait pas plus sympa à suivre en mensuel ou avec une publication plus rapide des tomes, puisqu'on à tendance à avoir oublié des points de l'intrigue quand un nouveau tome sort, surtout que l'histoire développée dans le titre est très dense.

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le 24 avr. 2014

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