Deadpulp

Ce qui est bien avec Deadpool Pulp c'est qu'il est rare de voir un comics résumer aussi efficacement, dans son titre, tout son concept. Deadpool Pulp c'est Deadpool propulsé dans un univers pulp : on a Outlaw en femme fatale, Stryfe et Cable en généraux de l'armée américaine contre les russes, une menace nucléaire et beaucoup de sang, le tout avec un gros côté bad-ass et les années 60 en fond.

Difficile de parler davantage de l'histoire sans spoiler. Il faut dire que l'histoire, composée de 4 chapitres se résume ainsi sur l'ensemble des trois premiers, de toute façon. On trouve dedans quelques bonnes idées : la première est la narration à la première personne qui se divise entre les trois voix qu'entend Deadpool et font un dialogue intérieur. Cela trouve même une utilité scénaristique intelligente par la suite. Autre bonne idée : l'origine de Deadpool, un soldat américain torturé par les japonais qui finit par prendre le masque et les katanas de ses bourreaux et qui développe sa folie comme seul moyen de survivre à l'enfer. Deadpool devient l'incarnation de son propre bourreau, ce qui est une idée très jolie.
Sinon, l'histoire est globalement plaisante. Bien sûr, c'est du Pulp donc ça fait très série B, très ridicule par certains aspects too much. Mais ça reste plaisant à lire, facile d'accès et divertissant. On regrettera quelques passages mal mis en scène rendant la compréhension difficile. Le graphisme, bien que collant à l'ambiance, ne force pas assez le trait et reste général et, il faut le dire, peu soigné.

Globalement, on regrettera surtout que les personnages ne soient pas davantage eux-mêmes mais n'aient que le nom. Plus de folie aurait aussi été franchement appréciable. Plus d'envergure aussi, tout simplement. L'histoire reste superficielle, plaisante mais superficielle, avec quelques bonnes idées mais quelques mauvaises. Le résultat est moyen sans être médiocre mais, soyons honnête, avait-on l'espoir de voir quelque chose de bien ? Pouvait-on respecter Deadpool et l'univers Pulp en même temps ? Le sérieux de ce type d'histoire ne colle pas, à mon avis, avec ce qu'on reproche et un récit Pulp est, par nature, assez superficielle. Finalement, nous avons un résultat moyen, mais je pense que c'était, peut être, le mieux que l'on pouvait espérer.