Devilman jouit d'une sorte d'aura de prestige (ce qui explique sa moyenne très élevée), cependant, bien qu'ayant de nombreuses qualités, on aurait tort d'oublier ses défauts.
Les graphismes : ils sont simples, cependant, ils n'atténuent pas les émotions du lecteur. Ca me rappelle un peu ceux de "l'école emportée", qui, malgré des dessins très simples, arrive à faire passer avec brio l'horreur et l'effroi.
Le scénario : A prendre en fonction de l'époque. On sent la crainte actuelle d'une autre guerre mondiale, un pessimisme sur l'humain en général... cependant, beaucoup de personnages (et situations) sont d'énormes incohérences, d'un point de vue temporel, logique... et parfois, on a de gros égarements de l'auteur (le tome 3 par exemple, dont on ne voit pas vraiment l'intéret...) on sent que l'auteur a un état d'esprit "ancien" et cela contraste parfois un peu trop avec le monde actuel pour que le lecteur puisse pleinement y adhérer.
Cependant, ne boudons pas notre plaisir : Devilman est un manga adulte, mature, sombre, avec de beaux combats, une fin bien sombre, et qui, pour le contexte d'origine, a dû etre un sacré pavé jeté dans la mare.