Dreamland
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Dreamland

Manga de Reno Lemaire (2006)

Dreamland est une fusion quasi totale de tout un pan de la pop culture de ces 30 dernières années. On y retrouve une quantité infernale de références assumées aux shonen incontournables que sont One Piece, Naruto, Dragon Ball, ainsi qu'à toute la gamme de manga retro des années 80 (Albator Saint Seiya, Cobra etc...) auquel on peut ajouter une bonne quantité de jeux-vidéos (Final Fantasy tenant le haut du panier). Seulement voila, la mayonnaise ne prend pas.



Le principal problème de ce manga réside dans son postulat de base : le rêveur, en contrôlant sa peur, devient un rêveur lucide et peut voyager dans le monde des rêves. Ce manga est donc censé nous plonger dans un univers onirique, peuplé d'une symbolique toute particulière, ce que Reno laisse penser en faisant idéalement allusion à S. Freud et K. Jung dans les premiers tomes.



Néanmoins on est rapidement surpris de constater que ce monde des rêves n'a presque plus rien d'onirique dès le début de l'aventure. Censé être façonné par les rêveurs (ce qui semble logique), il devient rapidement un espace peuplé de simili punks à chiens grimés en créatures magiques évoluant au milieu de caméo issus des séries précédemment citées.


Dans un soucis de clarté, l'auteur a consciencieusement classé tout son univers en zones et en royaumes, qui bien entendu se font la guerre. Le rêve passe alors d'un espace poétique et curieux, où l'étrange est censé être roi, à un terrain géant de bataille. Les personnages n'échappent pas à cette logique : eux aussi tentent de se hisser à coup de pouvoirs sur le sommet d'un podium établit d'on ne sait où et calculé on ne sait encore comment.


Les adeptes se heurteront à cette mouvance implacable qui fait se croiser inlassablement les mêmes idées scénaristiques au carrefour du Shonen Nekketsu. Tout comme One Piece, Dreamland possède pêle-mêle : des personnages au pouvoir du feu, de la glace, de l'ombre, du travestissement, de l'or (certains combats sont calqués sans filtre sur l'histoire du pirate à la case près) ... Tout comme Naruto, le héros abrite un pouvoir qu'il ne peut contrôler et possède un némésis, un voyageur manipule des insectes qu'il abrite dans son corps, une mystérieuse organisation veut prendre le contrôle du monde (des rêves) ...


C'est bien la le tropisme du shonen, à l'image du mac-guffin Hitchcockien : Le scénario est porté par quelques grands arcs narratifs poncés à l’extrême, que l’interaction quasi inexistante entre les personnages et l'univers agressif et stroboscopique peinent à rendre encore une fois attractif.
Il faut pourtant saluer, par moment, la beauté de quelques dessins au pinceau, et des colorations en début de tomes qui teintent habilement l'univers en lui donnant un aspect plus doux.

BasileValentin
5
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le 13 oct. 2022

Critique lue 690 fois

2 j'aime

Basile Valentin

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