Empereur Joker
5.9
Empereur Joker

Comics de Jeph Loeb et Ed McGuinness (2000)

Le Joker ? Pouvoirs démesurés ? Capable de façonner sa propre réalité ? Voilà qui donne drôlement envie ! Se retrouver avec un Joker toujours aussi timbré mais avec les pouvoirs extraordinaires de Mxyzptlk, on se dit que ses ennemis vont prendre cher et que nous n’allons plus pouvoir nous retenir de pleurer de rire. Enfin, en espérant que cela soit bien écrit bien amené, mais bon en voyant Jeph Loeb au scénario, on peut espérer le meilleur. Du moins je le croyais…

D’une manière ou d’une autre, l’ennemi légendaire de Batman, le Joker, a reçu le pouvoir de refaçonner la réalité selon ses propres délires mégalomanes. Le monde vit désormais au rythme du chaos et la mort. Superman est connu de tous comme étant le plus dangereux de tous les criminels, récemment échappé de l’asile d’Arkham, et Bizarro, le seul héros capable de l’arrêter. Armé de sa seule volonté de fer, l’Homme d’Acier parviendra-t-il a mettre fin au règne de l’Empereur Joker ? (Contient : Superman #160 et 161, Adventures of Superman #582 et 583, Superman : The Man of Steel #104 et 105, Action Comics #769 et 770 et Emperor Joker #1)

… parce que le risque était de nous retrouver avec un récit à l’humour provenant d’une cour de récréation niveau primaire. Et c’est ce à quoi nous avons droit. Pas une seule fois au cours de ces deux cents soixante quatre pages je ne me suis surpris à rire, ni même à esquisser un sourire. Bien que complètement déluré, complètement barge, à l’image de son cerveau, ce monde jokérisé n’est absolument pas drôle mais poussif, sans surprise et assez indigeste ! C’est un comble en lisant du Joker !

Superman se réveille dans une cellule à Arkham, dans un costume noir, sans aucun souvenir de notre réalité. Juste une vague impression que quelque chose cloche lorsqu’il se rappelle être un effroyable criminel depuis qu’il a assassiné Lex Luthor. Et nous découvrons ce nouveau monde, sorti du cerveau fou du Joker en même temps que ce Superman, ne sachant pas voler. Monde protégé par la Ligue du Joker, Bizarro en tête, le plus grand de tous les super-héros ! Et nos super-héros ? Et bien ils sont devenus des criminels, Aquaman est un poisson (c’est surprenant n’est-ce –pas ?) Flash est devenu Flask car obèse (hilarant…) et ce traitement est à l’identique pour tous les membres de la Justice League. Je vous passe ce qu’ils ont fait de Green Lantern… Et Batman dans tout cela ? Et bien le Joker lui a réservé un traitement de choix, le tuant toutes les nuits avant de le ressusciter à chaque fois afin de le tuer encore et encore, toujours de façon abominable. Là aussi rien de surprenant… Lois Lane quant à elle prend le rôle et la coupe de cheveux de Lex Luthor et semble être la seule chose capable de « réveiller » Superman. Malheureusement, il est lui aussi capturé toutes les nuits par Bizarro et renvoyé à Arkham. Mais bientôt, d’autres personnes se « réveillent » peu à peu, et ils comprennent vite qu’à cause de la folie du Joker c’est tout l’univers qui est sur le point de s’auto-détruire !

Quel dommage ! Cette intrigue avait vraiment tout pour donner quelque chose de vraiment sympa. Mais entre l’absence de surprise (facile de donner une tête de poisson à Aquaman, le traitement proposé pour Batman était couru d’avance…), l’humour désespérément navrant (sérieusement ? Wazaaa ?...) et un Joker vide, j’ai eu toutes les peines du monde à rentrer dans l’histoire. D’ailleurs en refermant le livre ce n’était toujours pas le cas. Une lecture très longue, très lourde, où l’absence d’histoire se fait terriblement sentir. Du moins une histoire adulte, car j’ai vraiment eu l’impression d’avoir entre les mains un livre pour enfant avec le même niveau qu’une bande-dessinée de Tom-Tom et Nana.
Le pire étant peut-être le fait de voir les auteurs vouloir nous pondre une fin un peu jolie, un peu morale en totale opposition avec le reste du récit. Comment avoir l’idée de finir avec une touche de sérieux et d’émotion sur un récit qui n’est qu’un grand n’importe quoi ?

Au niveau du dessin c’est très cartoony, très coloré, cela nous plonge dans une ambiance Looney Toons, ce qui accentue encore la déception de ne pas avoir le fond qui va avec la forme que l’on pouvait espérer avec l’idée de départ. Heureusement, pour moi, Ed McGuinness n’est crédité que de deux chapitres. Ses personnages sont affreux et tape-à-l’œil mais sa représentation du comique de situation et elle plutôt bonne. C’est triste de ne sourire que grâce à quelques dessins amusants.
Les styles des différents dessinateurs sont vraiment différents. Passer de McGuiness à Mike Miller est déboussolant. Si le fond reste avec l’humour en image, les styles dénotent beaucoup au niveau des personnages. Mais dans l’ensemble cela se laisse regarder, c’est plein de couleur, on en prend plein les yeux, et l’humour et les clins d’œil sont légion.

Bref, que dire si ce n’est que ce comics est une déception la plus totale. Je n’en retiens rien. Pourtant l’idée de base était vraiment alléchante. Mais je me retrouve avec un Joker triste au possible, sans génie, sans surprise et une histoire « chiante » du début à la fin.
Romain_Bouvet
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le 9 juil. 2014

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Romain Bouvet

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