Je vous avouerais, quand The Wicked + The Divine est sorti, je ne savais absolument pas de quoi il en retournait. Je n’en avais même jamais entendu parlé. Et je dois bien dire que les icônes de la pop je m’en contrefous un peu, beaucoup, passionnément, totalement. La mythologie c’est une toute autre histoire par contre. Je suis un fan absolu !
Mais le véritable attrait de ce titre, c’est l’équipe créative ! Kieron Gillen et Jamie McKelvie ! La formidable équipe à qui l’on doit les Young Avengers. Un titre trop court, tellement original et passionnant. J’espère vraiment retrouver la même magie ici.


Ce n’est pas parce que vous êtes immortel que vous vivrez pour toujours…
Tous les 90 ans ou presque, douze dieux se réincarnent dans le corps de jeunes adultes. Ils sont charismatiques et brillants. Ils se tiennent devant des foules immenses, qu’ils emmènent dans l’extase à travers des langues inconnues. La rumeur veut qu’ils soient capables de miracles. Ils sauvent des vies, que ce soit métaphorique ou concret. Ils sont aimés. Ils sont détestés. Ils sont brillants. Dans moins de deux ans, ils seront morts. Ça se passe aujourd’hui, ça se reproduire encore…
Prenant place dans un XXIème siècle où les dieux sont des pop stars ressemblant étrangement aux icones de notre époque, Wicked + The Divine forme une métaphore fascinante de la jeunesse d’aujourd’hui et de la gloire éphémère érigée en valeur suprême de notre société moderne.
(Contient els épisodes #1 à 5)


Forcément, avec Jamie McKelvie au dessin, je suis obligé de commencer ma review par-là !
Passons de suite sur le point négatif du génial artiste, les détails et les décors de ses cases. Avec Jamie McKelvie il faut savoir se satisfaire de l’essentiel. Il suffit de regarder les cases au tribunal, nous avons le droit au minimum syndical, tables, chaises, pupitres. C’est peu, mais c’est bien fait et surtout c’est toujours mieux que les nombreuses cases sans rien pour les « habiller ».
Mais ce n’est pas ce que l’on attend, ce que l’on recherche avec Jamie McKelvie. Non. Du tout. La force, l’intérêt, le génie de McKelvie ce sont ses personnages, la somptuosité de leurs visages. Il se dégage une telle puissance, une telle émotivité, une telle tristesse, une telle colère de ces visages. Je pourrais continuer ainsi longtemps, tant la palette d’émotions que l’artiste maîtrise est impressionnante et exécutée avec une telle prouesse. Laura et Luci en sont les plus bels exemples ! Tellement magnifiques !


Pour l’histoire, c’est original, mais très, très simple. De façon cyclique, douze dieux, au hasard et sur roulement, se réincarnent sur Terre, dans le corps de jeunes adultes pour une période de deux ans avant de disparaître pour une nouvelle période.
Baal, Minerve, Amateratsu ou encore Lucifer, entre autres. Le panthéon est donc varié et tiré de diverses mythologies. Ces jeunes dieux, sans que l’on sache trop pourquoi, se lancent tous dans le monde de la chanson. Que ce soit de la pop ou de la musique plus underground. Tous chantent dans une langue inconnue de tous mais qui déchaînent les foules, comme la jeune Laura, notre héroïne, véritable fan d’Amateratsu, pour ne pas dire groupie inconditionnelle !


Alors qu’elle est au dernier concert en date de son idole, Laura tombe dans les vapes. Le réveil va lui donner l’impression d’être au paradis, puisqu’elle se retrouve auprès de ses chanteurs préférés, et échange même avec Luci, réincarnation de Lucifer. Laura découvre alors l’envers du décor, les journalistes qui doutent de leur divinité, les dissensions, les dieux un peu atypiques et surtout les règles entourant l’utilisation de leurs pouvoirs !
Et c’est un simple claquement de doigts de Luci qui va emballer l’intrigue et mener Laura sur un chemin qu’elle pensait, sans doute, ne jamais arpenter !


L’aspect « popstar » sert surtout à Kieron Gillen de voir ses « dieux » être adulés de façon plus contemporaine et ainsi pouvoir ancrer son histoire à notre époque. Le fait de placer cela à Londres permet à Jamie McKelvie de nous proposer des looks vestimentaires uniques, comme on a toujours pu le voir avec les artistes anglais.
Idem pour la mythologie, si elle est bien présente et importante, elle reste un outil supplémentaire de Gillen à son intrigue. Tout cela tourne autour de Laura, des règles que la vieille Ananké impose et surtout de ce en quoi on croit ou non.


Bref, c’est indéniable, le premier de The Wicked + The Divine est une claque graphique totale et absolue. Jamie McKelvie nous propose comme toujours, des personnages magnifiques, somptueux, parfaits ! Pour ce qui est de l’intrigue de Kieron Gillen, je suis un peu plus sceptique. Si l’intrigue, et les événements, s’emballent, un petit peu, sur la fin, cela reste, pour le moment, assez lent et loin d’être captivant. Ce premier tome est clairement un tome très introductif, et l’on sent, en s’approchant des derniers chapitres que les choses se mettent en place, se développent et peuvent mener à quelque chose de très bon. A voir et à suivre donc.

Romain_Bouvet
6
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le 7 déc. 2016

Critique lue 806 fois

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Romain Bouvet

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