Par ou commencer ce manga est tellement complet qu'il est difficile de choisir son point de départ, alors:

Il y a le Gnagnagna classiques Shōnen... , mais ce n'est que l'arbre qui cache la forêt. En effet, on retrouve sous le crayon d'Arakawa sa critique de l'armée et son thème de la fraternité, assez peu présents dans les autres mangas du genre.

Dans ce manga il n'y a pas de personnages secondaires dont le rôle serait inutile ; chacun a son influence dans l'histoire tel un petit rouage d'une montre à gousset. Loin d'être tous surhumains, ils ont tous leurs faiblesses et une personnalité propre.

Arakawa y a également intégré une réflexion sur les tabous ainsi que la responsabilité de chacun quant à ses choix. Ainsi se pose la question : "est-ce qu'on a le droit de sacrifier des vies humaines pour atteindre son but ?. "

De plus l'omniprésence du péché insiste sur le fait que peu importe notre passé : tant que l’on a ses deux jambes il faut se lever et marcher pour aller de l’avant et se construire un futur plutôt que se renfermer vers le passé.

Bref, ce manga se lit comme une introspection qui nous montre les différents aspect de l’humanité qu’elle soit juste, égoïste, impulsive ou inconsciente. Mais il nous montre que chaque personne renferme du bien en elle,ce qui se rapproche du yin et du yang dans la culture orientale. Ce manga reflète l'humanité toute entière mais l'auteur nous incite à garder foi en elle car cela vaut mieux que de finir seul et rejeté. Et surtout, il y aura toujours du bien. Pour autant, Arakawa pose la question face aux évènements : que faire ?

- se ranger du côté du plus fort et commettre des action inhumaines qui pourraient nous hanter à jamais ?

- ou vivre selon ses valeurs au risque de perdre la vie mais en gardant l'honneur et le panache ? ( Par exemple lors la scène dans la cabine téléphonique qui me fait fondre en larmes tellement c'est triste mais beau.)

Ainsi ce manga refuse le manichéisme sans être cynique. Les personnages ayant payé le prix fort pour avoir transgressé les règles sont légion, et nombreux sont les méchants qui ne le sont pas réellement. Chacun a son éthique, ses méthodes et ses objectifs différents. Il ne sont en aucun cas l'incarnation d'un mal absolu. Tous les protagonistes ne recherche en effet qu'une seule chose, au delà même du bien et du mal : la vérité.

A ce titre, Arakawa base son manga sur le thème philosophique de la vérité. Et se pose alors la question des sacrifices que peut exiger la recherche de la vérité. Cet objectif flou peut provoquer autant le bonheur que le malheur. Pour autant, Arakawa signe la fin de cette recherche avec brio, en évitant toute réponse catégorique. "SPOILER" En nous montrant que malgré tout les moyens utilisé pour atteindre cette vérité absolue, il n'y qu'une seule est vrai solution rechercher en soit et trouver non pas LA vérité absolue mais SA vérité. (En tout cas c'est ce que j'ai déduit de la fin)"FIN DU SPOILER"

Egalement fil rouge de son oeuvre, Arakawa développe la problématique de l'obéissance. La légitimité de l'ordre établi est en effet remise en question, et Arakawa prend le parti de défendre la désobéissance lorsque l'Etat ou les lois deviennent néfastes envers ceux qu'ils devraient protéger ; particulièrement, Arakawa cherche à montrer à quoi peut mener une obéissance aveugle, et par là, à nouveau place le lecteur et ses personnage devant leurs responsabilités.


Je concluerai en disant que ce manga, par sa profondeur, son originalité mais aussi son humour, est probablement le meilleurs Shonen de 2001 jusqu'à nos jours et que j'attends avec impatience le shonen qui le surpassera. Et surtout ce manga fais un gros-pied de nez à tous les réfractaire qui dise que le femmes ne savent pas écrire. Et je dirais même plus que dans les cas des shonens les femmes sont bien plus original que les hommes.
AlexisArmand
10
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Créée

le 14 déc. 2012

Modifiée

le 9 sept. 2013

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Estelle Armand

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