Gros Tatou Orange... Comment ça c'est pas ça?
Curieusement, j'étais totalement passé à côté de GTO lors du passage de l'anime en région francophone, alors même qu'il a acquis très vite une grande popularité. J'ai décidé il y a environ deux ans de rattraper mon retard et de voir donc ce qui a tant marqué tout une génération. J'ai bien évidemment accroché directement à l'anime, a fortiori en VO, et une fois arrivé au bout (ce qui s'est fait très vite, vous vous en doutez), j'ai réalisé que je devais connaitre la fin de l'histoire. Et ça y est. J'ai tout lu, je peux mourir en paix.
Même si je me doute qu'il n'est plus besoin de le présenter, parlons du GTO, le Great Teacher Onizuka. Eikichi Onizuka, c'est un ancien bosozoku qui a décidé de devenir le plus grand enseignant du Japon... et de se faire plein de jolies élèves. Après une entrée dans la profession mouvementée, Onizuka décroche finalement son premier emploi dans une école privée dans laquelle il a déjà réussi à faire une forte impression: la secrétaire générale semble vouloir le protéger pour servir ses desseins et un des sous-directeurs le déteste cordialement depuis qu'il a été victime du célèbre German Souplex d'Onizuka. Logeant dans l'école, rêvant de ses futures conquêtes, il réalise alors l'horreur: les élèves de sa classe sont bien trop jeunes pour l'intéresser! Mais la secrétaire générale n'a pas fait ça par hasard, car elle a décelé en lui une véritable vocation pour aider les jeunes, une compréhension réelle de leurs problèmes et l'instinct d'un excellent enseignant... Le meilleur du Japon?
L'ambition de ce manga est immense: exposer les problèmes des jeunes Japonais (pas seulement, d'ailleurs, puisque la plupart des situations sont parfaitement transposables à notre quotidien), créer l'empathie envers des personnages et situations très variées, montrer la réponse à tout cela d'un Onizuka plus ou moins anarchiste et en tout cas totalement en marge du système, rendre le tout cohérent, et malgré tout proposer un humour parfaitement délirant. Une gageure? Pas si on ressent en profondeur l'histoire qu'on raconte, et c'est sans aucun doute le cas de Toru Fujisawa. C'est là sans doute la qualité essentielle du manga: l'auteur parvient à rendre totalement vivante son histoire, à un point où elle peut paraitre parfaitement réaliste alors que tout se termine toujours parfaitement bien par la magie d'un Onizuka qui est un réel surhomme, plus ou moins immortel, doté d'un excellent feeling, et capable des plus incroyables aberrations physiques. Ca passe sans problème dans des mangas comme One Piece ou Dragon Ball parce qu'on se trouve en soi dans un autre monde, mais le faire dans un Japon réel contemporain... chapeau.
Pourtant, ce n'est pas gagné. Le dessin n'est pas spécialement beau, les situations paraissent un peu forcées à la longue et le challenge est de taille. Mais on a envie d'y croire, et ça marche. Je dirais que ça fatigue un peu vers la fin de la série, avec l'apparition des anges et tout ça, mais je me doute que c'est pas simple de finir un truc pareil.
Sinon, l'univers d'Onizuka ne s'arrête pas là. Il existe une préquelle, écrite avant GTO et pratiquement inconnue chez nous, racontant la jeunesse d'Onizuka. Dans l'édition 2 en 1 de GTO, les premiers épisodes de celle-ci sont joints au dernier volume, et cela semble aussi bon que GTO, j'ai donc très envie de m'y mettre. Il existe également la série Shonan 14 days, qui raconte ce qu'il s'est passé pendant 14 jours où Onizuka avait disparu de la circulation. Je m'y étais mis également dans un moment de désoeuvrement, et c'est amusant. On a un peu l'impression que ça tire sur la corde, mais c'est toujours un plaisir de revoir Onizuka.
Sans conteste un incontournable.
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