Après la renaissance d'Hal Jordan, celle du Corps des Green Lantern

En 2005, l'univers DC est frappé de plein fouet par la reconquête cosmique qu'exerce Geoff Johns sur le titre majeur qu'est Green Lantern. Après un Green Lantern : Rebirth restant dans tout les cœurs pour avoir ressuscité le Green Lantern de l'Âge d'Argent des comics, Hal Jordan. Johns doit collaborer avec un habitué de l'univers tel qu'il l'était des années auparavant : Dave Gibbons reconnu pour ses dessins dans Watchmen mais aussi la série de comics Green Lantern des eighties ici travaillant en temps que scénariste. Le duo de scénariste collaborera également avec un jeune Patrick Gleason, bien loin des spotlights de la série Batman & Robin débutée en 2011, déjà cher à Peter Tomasi, alors éditeur du groupe cosmique de DC Comics qui laisse au jeune homme sa chance. Cinq numéros pour évaluer le succès commercial de Green Lantern, un succès qui s'avérera au rendez-vous puisque moins d'un an après débarquait Green Lantern Corps du même Dave Gibbons et du même Patrick Gleason qui donnera lieu à des arcs tout aussi mémorables que cette histoire dont je m'apprête à vous parlez.

Si l'on aurait pu croire qu'Hal Jordan était le personnage principal de cette mini-série au vu de l'amour que lui porte les deux scénaristes, il n'en est rien. Et plutôt que d'essayer de nous resservir un Green Lantern : Rebirth, Geoff Johns et Dave Gibbons en propose une extension appliquant une recette, plus ou moins similaire, au Corps des Green Lantern en se focalisant sur ce qui fut et/ou ce qui deviendront pour les années à venir les visages emblématiques de cette police intergalactique.

Guy Gardner, Kyle "Ion" Rayner, Kilowog, Isamot Kol, Soranik Natu, Vath Sarn, certains noms sonnent de manière reconnaissable dans la tête des plus geeks d'entre nous, d'autres pas du tout. Mais connus ou pas, ces personnages n'en restent pas moins bien travaillés et forment un délicat cocktail d'attention scénaristique : d'un côté nous avons trois vétérans avec le bout-en-train Guy Garnder, n'hésitant pas à exposer son arrière-train nu sur les vitres de la Watchtower de la Justice League, Kyle Rayner, sage porteur de l'entité de l'énergie verte et LE Green Lantern des nineties, ainsi que Kilowog extra-terrestre monstrueux au grand cœur. En face, nous avons de jeunes inexpérimentés tel Soranik Natu, chirurgienne de Korugar ayant du mal à assumer l'anneau de pouvoir vert au vu de la perversion qui en a été faites par celui qui l'a précédée (Sinestro), ainsi que le Vath Sarn, digne guerrier de la planète Rann, et le Thanagarien Isamot Kol, un reptile humanoïde dont le prénom est tout simplement "Tomasi" (oui, l'éditeur et scénariste) à l'envers.

De divers horizons, de divers époques, ces personnages constitueront le nerf du récit, et leurs interactions entre eux et la voie lactée les entourant la colonne vertébrale. Si le but premier est de refonder le Corps des Green Lantern à l'image de ce qu'il était avant à l'aide de vétérans et de jeunes rookies, il ne s'agit en faites que d'un prétexte pour montrer aux lecteurs la collaboration pour la paix dans la galaxie de divers personnages aux diverses personnalités. Et tout ça en l'intégrant parfaitement à l'univers de DC Comics.

Ainsi, Guy Gardner et Kyle Rayner collaborent ensemble pour le meilleur et pour le pire, tandis que Soranik Natu a du mal a accepté l'héritage de Sinestro, tandis qu'enfin, pour le côté humoristique de la chose, Isamot Kol et Vath Sarn, tous deux issus de peuples historiquement ennemis doivent collaborer en tant qu'équipiers de secteur. La relation entre ces derniers est un lien direct avec la mini-série Rann/Thanagar War et c'est plaisant de voir Johns et Gibbons respecter le travail de leurs contemporains.

Et si cela s'incruste parfaitement aux chamboulements que DC subissait à l'époque, il en va de même pour quelque chose qui fait toujours plaisir aux fans : les références aux histoires passées. Et elles sont légions, l'arachno-guilde fait son retour au côté de divers criminels dont notamment les mercenaires Fatality (déjà croisée des années auparavant dans la série des années 90) et Bolphunga (oui, le même que dans "Mogo doesn't Socialize" d'Alan Moore). Dave Gibbons s'amuse également à distiller quelques auto-références pour le moins sympathiques. Son travail avec Alan Moore - Mogo Doesn't Socialize - ayant énormément inspiré Geoff Johns tout le long de son run se retrouve ici avec Bolphunga comme déjà dit mais aussi au tournant d'une scène d'action où Guy Gardner (ou Kyle Rayner, j'avoue ne plus trop savoir) lançait un "Look ! Mogo want to socialize !" lorsque la planète Lantern venait à la rescousse.

Et si ces références croustillantes font toujours plaisir, l'histoire n'en est pas moins abordable pour n'importe quel nouveau lecteur. Plus facile à appréhender qu'un Green Lantern : Rebirth, l'histoire est d'autant plus intéressante de par la dimension humaine qu'elle met en scène et ce même si plus de 90% du casting est constitué d'aliens. D'autant plus que c'est une lecture obligatoire pour n'importe quel fan du run de Geoff Johns sur Green Lantern et/ou de Dave Gibbons puis Peter Tomasi sur Green Lantern Corps étant donner que l'histoire est indispensable pour comprendre l'ampleur de l'évolution de certains personnage comme la dangereuse Fatality aujourd'hui ambassadrice de l'amour et menant une vie amoureuse comblée aurpès de John Stewart ou bien Mogo qui, des années auparavant était montré comme une planète hostile pour devenir aujourd'hui un élément indispensable au Corps.

Green Lantern Corps : Rebirth est une mini-série indispensable pour tout lecteur de comics et encore plus lorsque l'on aime le cosmique. Elle a différents tons, différents degrés de compréhension et est une petite merveille de par sa dimension super-héroïque mais aussi pour ses interactions entre les personnages caractérisés de manière drôle à dramatique. A la fois une histoire de science-fiction et une leçon de vie montrant que, même si l'on peut venir de différents horizons, on peut collaborer ensemble pour un monde meilleur. D'autant plus que c'est desservi par de magnifique planches toute droite sortie de l'imagination du dessinateur talentueux qu'est Patrick Gleason.
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le 18 mars 2015

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