J'étais pas pressé de m'attaquer à cet album ; j'aime bien le graphisme de "Pêchés Minons" parce que c'est rond, caricatural mais le mode semi-réaliste ne m'a pas convaincu lorsque j'ai feuilleté l'album il y a quelques années.


Et aujourd'hui non plus. Il y a quelques effets sympathiques et on ressent aussi un style correct, mais la technique est trop froide pour convaincre et si le minimalisme suffisait pour un style plus rond, ça ne fonctionne que moyennement ici en semi-réaliste. Tout n'est pas à jeter, je le redis, on sent qu'un encrage classique pourrait donner lieu à quelque chose de correct. Le découpage n'est pas terrible non plus. Beaucoup de cases silencieuses mal amenées, au but humoristique décevant ; un jeu de répétition aussi mal dosé, c'est souvent trop long et peu intéressant : disons qu'on sent la volonté de l'auteur de décomposer le mouvement, mais ça ne fonctionne pas ici, car les moments choisis ne sont pas forcément les meilleurs, ils auraient pu être ellipsés ou poussés plus loin. Certaines cases manquent de lisibilité (la page 31 notamment, lorsque les zombies constatent qu'il n'y a plus personne pour les regarder).


Le pire, c'est l'histoire ! C'est fort décousu, ça part dans tous les sens, la faute à un manque d'objectif principal : c'est bien simple on ne sait pas où on va, c'est comme si on apprenait l'histoire au fil des pages sans pouvoir se créer des attentes. Ha si, il y en a une, lorsque les méchants zombies trouvent une idée pour faire renvoyer le héros, sauf que l'auteur n'en joue pas, sitôt l'idée émise, elle est appliquée. Et très mal exploitée. Comme tout. C'est un récit très pauvre où il ne se passe pratiquement rien.


L'auteur échoue à rendre son parc intéressant. Déjà, à l'instar d'un Jurassic Park, j'aurais bien aimé le visiter ce parc, découvrir les talents de chacun. Puis le fait que les monstres soient si facilement acceptés dans la société les rend nettement moins intéressants : ils n'ont pas besoin de se cacher, les humains ne les acceptent pas forcément, mais il ne sont pas forcément contre non plus... du coup, leur caractéristique morbide perd considérablement de son intérêt, ne génère pas vraiment de situations passionnantes.


Les personnages sont trop nombreux aussi : ce parc est immense et on ne s'intéresse à personne. Le héros aurait dû être celui auquel on s'identifie, le plus 'normal' de tous, finalement, c'est le plus bizarre. Et sans personnage pour s'identifier, il est bien difficile d'entrer dans l'histoire. J'ai trouvé ça dommage aussi d'exploiter les monstres de la sorte, en les confrontant aux même situations que les mortels (travailler) ; certes, les sanctions disciplinaires sont plus trash, mais bon, je trouve que c'est trop proche de ce que les mortels vivent pour susciter de l'intérêt. Leur évolution est fort peu convaincante également : le héros qui parvient à se contrôler comme ça tout seul, c'est terriblement facile. Quand aux révélations de fin d'album, je trouve ça toujours nul comme moyen d'appâter les gens, surtout qu'on s'en fout royalement de ces personnages (on devine qu'ils ont chacun leurs petits secrets, bon, et alors?).


Bref, cet album n'est vraiment pas bon : le graphisme n'est pas toujours convaincant et surtout l'histoire est écrite n'importe comment. Je n'ai pas chopé les deux autres albums, je ne pense pas que j'essaierai de si tôt. Par contre, cette daube m'a donné envie de revoir le film "Nightbreed".

Fatpooper
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le 25 mai 2016

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Fatpooper

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