Mise en bouche
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BD franco-belge de Arleston et Jean-Louis Mourier (1997)
Les détracteurs de Trolls de troy ont la vie facile. "C'est un spin-off", "c'est commercial, il y a 20 tomes", "c'est de la violence gratuite et du sang pour ados". Des arguments qui sonnent en partie juste mais qu'on peut aisément nuancer.
Oui il s'agit du spin-off le plus lucratif de Lanfeust. Néanmoins les liens, hormis le monde, sont extrêmement minces. En fait, en situant l'histoire deux siècles avant son héros star, Arleston envoie le signal qu'il a une vrai idée sur cette série. Et il est parfaitement possible de pas apprécier l'une et de s'enthousiasmer pour l'autre tant leurs objectifs, leurs narrations, leurs personnages divergent. Seul le domaine de la fantaisie et le dessin les rapprochent.
Oui Arleston s'est perdu et la série a fini par devenir une mine d'or pour les éditions Soleil. Mais la série a connu une montée en puissance qualitative et un niveau constant durant une bonne partie de son histoire. Je dirai que le dernier baroud d'honneur de la série se situe au tome 14 avec « L'histoire de Waha » (mais comme je suis un pigeon je continue à lire, non je plaisante ça reste sympathique tout de même).
Oui il y a beaucoup de violences et de sang. Pourtant ce n'est pas gratuit, loin de là. La série est volontairement gore à l'extrême, elle place les Trolls dans une position de prédateur, et les humains en proie. Alors les barrières morales s'effondrent et le spectateur doit les placer de lui-même, il doit mettre une distance entre lui et ces personnages qu'on lui présente comme des héros. La question que posent l’existence des Trolls est intéressante : bêtes sauvages ou espèces pensantes ? Et dans le second cas, faut-il juger leur barbarie abominable ? Cette innocence, cette naïveté qui les habite contraste jsutement avec la violence démesurée dont ils font preuve. Ils pourront sympathiser avec des humains, les apprécier un jour, puis les étripper le lendemain sans avoir vraiment conscience du paradoxe qui se trouve derrière. Attention, je ne dis pas que Trolls de Troy soit une dissertation, simplement qu'il existe un propos derrière tant de sang et de meurtres.
Si l'on prend l'exemple de ce premier tome, on est d'abord frappé par le massacre commis d'entrée par Tetram. Excepté que ce bon père de famille se contente d'acheter les courses de la semaine dans son esprit. De même, quand les humains attaquent le village, qu'ils tuent les enfants et séparent des familles, le lecteur hésite. Les chasseurs humains ne protègent-ils pas la civilisation ? Alors pourquoi cette empathie devant un Tetram impuissant à rejoindre sa femme coincée dans une maison en flamme ? Et pourquoi les Trolls se retrouvent en esclavage? On ne considère pas qu'un cheval soit esclave, seul un homme peut l'être.
Ce premier tome pose par ailleurs les bases du premier arc (en 4 tomes), pas tant de la série dont la forme différera grandement par la suite. On fait la connaissance de nos attachants héros et de leurs terribles opposants dont le fameux vénérable Rysta Fuquatou qui perdurera au cours du temps.
Arleston signale également sa volonté de faire à l'avenir de cette série un Astérix moderne. On y voit les premiers signes, avec le vieux sorcier édenté dans le rôle de Panoramix ou encore la réplique « Les humains c'est comme les champignons, il suffit de connaître les bons coins ».
Créée
le 29 mai 2016
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