Horion
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Horion

Global Manga de Aienkei et Enaibi (2018)

ATTENTION SPOILER Horion une introduction réussie

Bonjour, bonsoir, salut à vous. Je vais être direct j’ai créé ce compte rien que pour ce manga, parce qu’il mérite qu’on s’attarde dessus. Pendant quelques jours j’ai hésité à donner mon avis, ce n’est que le premier tome. En plus les réseaux sociaux ne permettent pas d’aller trop en profondeur par leur format, surtout Twitter. Il y a beaucoup de choses à dire et le co-créateur de l’oeuvre encourage ses followers à analyser Horion. C’est d’autant plus plaisant de voir qu’il reste dans le même état d’esprit critique envers son manga, qu’il est dans ses vidéos/podcasts. Bref je vais pas vous mentir sur cette analyse, je ne suis pas habitué à donner mon avis, il y aura peut être des digressions et la structure c’est pas mon fort. Armez vous d’un tableau de liège, de fil rouge et quelques punaises, il faudra au moins ça pour démêler un intérêt de cette confusion.


Je vais considérer que vous avez lu le manga, à partir de ce moment on rentre dans la zone spoil, attention. Le pitch est simple mais efficace, on pourrait s’attendre à un début de Shōnen lambda ; première surprise ce n’est pas le cas. Koza, qu’on pourrait croire être le héros principal à cause de la quatrième de couverture, fait partie d’un univers bien plus grand que lui comme on peut le constater avec l’introduction d’un nombre de personnages assez énorme pour un premier volume.
En abordant ce manga, je ne voulais pas être influencé par l’estime que j’ai pour les idées et la réflexion d’Aienkei. Pour tout vous dire, j’écoute ses vidéos depuis très longtemps, 4 ans environs avec ses série « SLG » et « Objection! », sa culture, ses connaissances et son esprit libre m’avaient séduit. C’est ainsi qu’en voulant l’objectivité à tout prix que j’ai voulu aborder ce manga, peut être ai-je tord mais combattre l’immersion proposée par le manga est ce qui m’a semblé naturel. Je m’immerge facilement dans n’importe quelle fiction, mais cette fois je voulais être emporté en connaissance de cause. Mon niveau d’exigence est donc bien plus haut que pour quelqu’un que je ne connaîtrait pas. C’est ainsi que je me suis laissé piéger par l’encre et la plume d’Horion. Même sans le vouloir, l’univers est géré d’une manière à suggérer une que son étendue est encore plus énorme qu’elle suggère déjà subtilement.
Il m’est impossible de nier le travail colossal qu’il y a dans ce manga, autant dans le dessin qu’à l’écriture bien que je vais le critiquer plus tard. Tout d’abord le design des personnages, je suis en fin d’études de design graphique, mais ce qui m’intéresse réellement c’est l’illustration, le dessin, etc. Donc je serai peut être un peu moins critique ( ou bien plus sévère ) qu’on pourrait l’être, vu que je suis relativement conscient des difficultés qu’on peut rencontrer avec ce genre de production. Les personnages sont impeccables, leur formes transpirent presque leur personnalité, leur vêtements les exacerbent dans un détail monstre. Chaque personnage est unique et pourrait être le héros d’un manga à eux seuls par leur design. Je mets un point d’honneur à féliciter le traitement des oreilles, des mains et des yeux. D’un point de vu du mouvement, on retrouve l’atout qu’on les dessinateurs de talent à inculquer un langage corporel propre aux différents personnages. Chacun à une posture et bouge en adéquation à son caractère.
Passons du mouvement des personnages au mouvement de caméra des cases. Art séquentiel narratif dynamique par élément invisibles à travers de gouttières pour la bande dessinée, surtout francobelge. Ici le découpage est typique du manga, et prend en avantage de son format permettant une lecture agréable et fluide grâce à des chevauchements, des séquences très proches du cinéma avec pratiquement du storyboard d’animation. Cependant à ma première lecture ( souvenez vous, volontairement distanciée ) j’ai noté quelques passages difficiles à lire par le traitement graphique ou découpage. Une action parfois trop chargé en trame ou pas assez de contraste dans les valeurs. Des moments pratiquement inexistant mais présents.
Je pense pouvoir affirmer que le dessin est d’une qualité impressionnante, les personnages sont léchés aux oignons, qu’on fait revenir dans une intelligence rare de design de personnage de caractère sans tomber dans le stéréotype. On dirait qu’ils ont tous été dessinés depuis 10 ans et qu’à force ils ont prit une forme possible qu’avec la répétition ( imaginez si Astérix avait sa forme actuelle dès le premier tome, ou encore si Guts de Berserk était dessiné avec le même style au début du manga ). Bref, une petite claque à ce niveau la pour tout amateur de dessin, d’autant plus que je n’ai remarqué aucune utilisation de décors en photo ou 3D comme on en voit d’habitude. Une dernière chose avant de passer à l’écriture, les trames ou screentoner en anglais. Faites manuellement ou à l’ordinateur, je ne vois pas la différence personellement, à certains moments, je ne sais pas si c’est voulu, mais les trames de points très éloignés ont l’air grossières. C’est sûrement une façon de démarquer l’aspect comique ou décalé d’une scène, un détail qui m’a fait tiquer.
Sans m’en rendre compte j’ai beaucoup écrit… Je vais essayer d’être un peu plus concis pour le scénario. Tout d’abord, ce pourquoi je suis tombé amoureux de la cité interdite ; le nom « Landgrave » si simple et efficace. Terre, pays, État, tomber, atterrir et tombe, grave, sérieux, ambigu. Une cité où les personnes à la force de leur caractère finissent exceptionnels ou meurent, ce nom m’a charmé par sa simplicité. Bref c’est très personnel ça.
Un écho est créé par la mort de Vika au début du tome et la mort de Koza par la même épreuve. Des morts aussi utiles au récit qu’à la construction de l’univers. L’épreuve et la mort n’est pas sans conséquence ou enjeux. Les deux personnages qu’on pourrait considérés comme principaux, meurent au premier tome. C’est hyper couillu, j’étais abasourdi dès la première lecture ( une mention spéciale au trouble visuel créé par l’épreuve de Valyuta d’ailleurs, classique mais terriblement efficace ). Les morts sont coupé en leur milieu par une étape de rêve, il n’y a pas de naissance dans ce manga, que la vie. Je m’égare.
Le passage d’une intrigue à l’autre est stupéfiante de fluidité, on se laisse porter par le récit sans se rendre compte et les personnages sont introduits en cours de voyage sans surcharge. Pas besoin de connaître leur histoire entière, on comprend par leurs actions, leurs dialogues et leurs choix qui ils sont et ce que ça promet en perspective. A l’image du dessin, l’écriture gagne en maturité au fil du récit. Oui, il reste des choses à reprocher. Je pense que le texte dans les bulles reste parfois trop « littéraire ». Je m’explique, le texte n’a pas l’air d’être dit à haute voix par le personnage, mais plutôt qu’il a été écrit. Une gymnastique compliquée en écriture j’imagine. De plus, mais ça c’est ma faute je pense, retrouver les phrases ou citations d’Aienkei, qu’il partage sur twitter ou en fin de vidéo sur youtube, est déstabilisant au premier abord. Par contre à la relecture je ne vois pas ce qui aurait pu être dit à la place.


Je vais m’arrêter ici, ça fait déjà beaucoup. Je ne veux pas m’étendre en théories, d’autres le feront sûrement et je leur laisse cette tâche qui ne m’intéresse pas. J’ai vu beaucoup d’avis sur Horion, tous sont très enthousiastes sans réellement critiquer l’oeuvre à mon sens ( à part quelques critiques haineuses non argumentés, sans réel sens ). Alors j’ai hésité à poster ce cafouillis d’impressions, mais je pense que si des choses peuvent être améliorés il faut le signaler. Il y a encore tellement à dire pourtant, mais je vais préférer le faire en conseillant le manga à des amis, pour les harceler plus tard sur le pourquoi du comment.


PS : vivement le tome 2 pour réellement comprendre l’ampleur et le potentiel d’Horion, qui trône déjà à côté de mes tomes de Berserk. Pas de relecture, donc grammaire et orthographe au schnaps.

NgBrood
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Créée

le 11 mai 2018

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6 j'aime

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