J'aime bien les vieilles éditions. Non pas pour pouvoir les vendre à un prix exorbitant, je trouve ce procédé ignoble, mais parce qu'un livre qui vieillit, ça a de la gueule. En plus qui dit première édition d'un bouquin d eplus de 20 ans, dit transmission de culture. Cette BD, c'est sans doute mon père ou mon grand père qui l'a achetée et qui me l'a donnée quand j'étais môme. Puis l'odeur du vieux papier, c'est bon.
Le scénario de cette BD est un peu foutraque. On démarre sur une intrigue mystérieuse assez pasionnante, mais la fin n'a plus rien à voir, comme si Franquin avait eu trop de pages pour raconter son histoire. Ensuite on pourra reprocher une intrigue plus propice à des gags qu'à un réel enjeu. De la sorte, le ton rappelle un peu les comédies franchouillardes avec les charlots par exemple (même si les Charlots sont apparus après).
Graphiquement il y a de belles choses. On sent que Franquin expérimente, qu'il se passionne d'effets de vitesse, de mouvements, son découpage est toujours rythmé, fluide, lisible. Par contre ça manque un peu de variation de plans. Il est également aumsant de constater que sur quelques pages en fin d'album, Franquin casse la rigueur de son gaufrier. Côté décors, c'est un peu peu, mais l'on reconnaît déjà des endroits qui reviendront régulièrement dans la série.
Bref, "Il y a un sorcier à Champignac" est un peu trop long et dont les enjeux manquent de profondeur, mais globalement suffit à divertir par son graphisme et ses gags.