On avance petit à peti, mais quel plaisir de lecture

Invincible ! Voilà un titre dont on m’avait souvent parlé, et à côté duquel j’ai failli passer. Et pourtant, à l’époque, j’avais tenté l’expérience avec le premier tome. Mais cela n’avait pas pris et j’ai laissé ce titre de côté. Quelle erreur ! Heureusement, grâce à ces intégrales, proposées par Delcourt Comics, j’ai pu retenter ma chance, ne comprenant pas pourquoi j’étais complètement passé à côté la première fois. J’aurais pu passer à côté d’un titre exceptionnel !


Après avoir découvert que son père s’avère être le super-héros Omni-Man, Mark se retrouve à ramasser les morceaux de sa vie. Plus rien ne sera pareil, ni pour lui, pour sa famille, sans compter ses amis. Il va devoir lutter pour devenir un homme, pour s’en sortir seul et vivre sa propre vie. Personne ne lui avait dit que devenir un super-héros serait aussi difficile.
Retrouvez cette phénoménale, et tout bonnement la meilleure du genre, série de super-héros, créée par Robert Kirkman (Walking Dead) dans ce format Prestige, dont chaque volume regroupe deux tomes de la collection classique.
(Contient les épisodes #14 à 24)


La vie de Mark a pris un tournant pour le moins… surprenant ! Certes, tout le monde vit de profonds changements durant l’adolescence, mais les choses sont clairement différentes et multipliées pour notre héros. Adolescence, les premiers émois amoureux, les premières relations sexuelles difficiles à aborder que l’on soit une fille ou un garçon, le passage en fac avec l’ouverture sur un nouveau « monde », notre corps qui change, mais pour Mark c’est différent, puisqu’il découvre qu’il possède des super-pouvoirs incroyables ! Des pouvoirs le rendant presque aussi fort que son père, Omni-Man !


Et puis les relations avec les parents. On cherche à s’émanciper, mais là aussi c’est très différent pour Mark, puisqu’il découvre que son père, le grand et adulé Omni-Man, n’est pas le super-héros le plus puissant et le plus dévoué de la Terre, mais un terrible conquérant galactique ! Sans doute la pire « rouste » qu’un adolescent se prend de la part de son père !


Si le sujet de la transmission fut très importante dans le premier tome, il s’agit plus ici de prendre son envol. Mark doit assimiler tout ce qu’il vient de vivre, de traverser et doit construire sa vie, grandir, mûrir et devenir un adulte en somme. Mais cela ne se fait facilement ou rapidement. Mark passe par des moments de doutes, de peurs même, mais aussi de rêve. Comme n’importe qui en somme.


Mark se fait des amis, certains s’éloignent, certains meurent malheureusement. Mais il rencontre, également, de nombreux ennemis, dont certains sont prédestinés, et cela se sent aisément, à revenir régulièrement affronter notre héros. Mark tente, tant bien de mal, d’assimiler tout ce qui fait d’un homme, un super-héros. Il peut compter sur les nombreuses missions que lui confie Cecil.


Des missions toutes plus dangereuses les unes que les autres, qui se déroulent aussi bien sur Terre que sur Mars.


Ce sont clairement des épisodes, encore, d’introduction, qui nous permettent de nous acclimater à ces personnages, à ces créatures, et pourtant cela est déjà passionnant, déjà captivant. Robert Kirkman parvient à créer son univers tout en nous ferrant à travers des intrigues palpitantes, fluides, profondes et qui nous emportent dans des thèmes aussi variés que l’amour, la pression sociale écrasante, l’incertitude de lendemain ou simplement le poids du quotidien.


Ce qui est bien avec ce genre de séries, où le héros est un personnage auquel nous pouvons tous nous identifier, qui est proche de nous, qui pourrait être n’importe lequel d’entre nous, c’est que l’on s’identifie très vite, on fait des parallèles, on s’interroge sur notre propre vie, on se pose pour réfléchir sur nous, sur notre histoire, sur ce que nous ferions. Et lorsque la lecture est aussi fluide et autant propose aux parallèles, c’est un pur plaisir de lecture.


Mais alors que Mark grandit, devient un adulte, découvre l’amour, frémis pour la première fois dans les bras d’une jeune femme, vit tout simplement, Robert Kirkman place ses pions. Une menace multiverselle à l’échelle de la Terre se profile suite à un drame explosif, tandis que dans le fin fond de l’espace, une menace terrible continue d’avancer dans l’ombre en tuant tout sur son passage.


Graphiquement, là aussi on fait un bond ! Ce second tome est intégralement l’œuvre de Ryan Ottley. L’artiste est de plus en plus à l’aise, les personnages sont de plus en plus beaux, les personnages féminins le sont de plus en plus. Certains visages restent encore un peu grossier, on a encore quelques cases complètement vides, mais dans l’ensemble c’est de plus en plus sympa.


Bref, les enjeux sont toujours minimes, mais de nombreuses valeurs sont mises en avant, des intrigues de plus en plus prenantes, des personnages qui gagnent en épaisseur, on sent de plus en plus qu’une série énorme se profile devant nous.

Romain_Bouvet
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 3 sept. 2021

Critique lue 106 fois

2 j'aime

Romain Bouvet

Écrit par

Critique lue 106 fois

2

D'autres avis sur Invincible : Intégrale, tome 2

Invincible : Intégrale, tome 2
Nattorres68
8

L'univers d'Invincible s'étoffe !

Je poursuis ma découverte des comics Invincible grâce à la lecture de cette seconde intégrale. Après des débuts plus que réussis, Robert Kirkman peut désormais introduire une multitude d’arcs...

le 31 mars 2023

Du même critique

Le Deuil de la famille - Batman, tome 3
Romain_Bouvet
3

Un Joker qui n'en a que le nom, un Batman qui n'en est pas un...

À peine remis de son éprouvant combat contre la Cour des Hiboux, Batman voit revenir son pire cauchemar, le plus terrible de ses adversaires : le Joker ! Et cette fois-ci le Clown Prince du Crime est...

le 14 févr. 2014

17 j'aime

4

Batman : Silence
Romain_Bouvet
4

Trop d’étalages!

Batman Silence ! Le run de 12 numéros du duo Jeph Loeb et Jim Lee, ou comment essayer de faire intervenir le plus de personnages possibles en un court laps de temps. C’est la première chose que l’on...

le 13 déc. 2013

17 j'aime

5