Après Secret Wars Bendis se ramène et décide de partir dans un run qui n'a ni direction ni série flagship. Moins d'un an après son arrivée, on se retrouve donc avec un Tony dans le coma, un Fatalis au grand coeur portant l'armure, et une gamine jusqu'alors inconnue en tête d'affiche d'Invincible Iron Man, le titre historique du héros. Oui c'est le grand bazar...


NB: les dates que j'indique par la suite correspondent aux sorties vf kiosque


#1 [Juillet 2017]
Tiens Brian Michael Bendis se dit qu'il serait temps de nous présenter Riri Williams autrement que par l'information 'elle a une armure donc elle a sa place dans la série'. Trois pages d'introduction en flashback nous informent de son génie et montrent au passage des parents très attentionnés. Je sens qu'on va atteindre le nirvana de l'originalité avec cette série. Plus sérieusement l'épisode est limité mais satisfaisant, avec une antagoniste passe-partout pour mettre enfin la jeune Riri en situation super-héroïque. Après, j'ai la désagréable impression que Bendis veut faire un Miles Morales au féminin, or ce qui s'applique à Spider-Man ne passe pas forcément pour Iron Man (et inversement comme Slott l'a si bien montré dernièrement en se ratant). Au niveau du dessin, Caselli sort du solide malgré une composition tout ce qu'il y a de plus classique. On a une bonne atmosphère, des designs convaincants et quelques pages sympas. Une série à suivre pour voir si Bendis saura imposer cette nouvelle héroïne même si à l'heure actuelle j'en doute. [7/10]


#2 [Août]
Au dessin ça reste très beau et pour l'instant cet argument me permet de lire avec plaisir la série. On continue d'apprendre à connaître l'héroïne à travers des flashbacks intéressants tandis que dans le présent... Riri s'entraîne avec nouvelle IA. Bof pas passionnant et ça sent la série hyper décompressée à la Bendis. Concernant le cliff de fin je suis mitigée : la page est belle avec une bonne composition et des visages fins... mais ça annonce le retour des ninjas technologiques alors franchement non merci. Enfin on peut noter la volonté d'inscrire l'ouverture des épisodes sur un "plan caméra" comme un gimmick de la série. [7/10]


#3 [Septembre]
Encore un plan caméra en introduction, surement l'une des rares bonnes pages. Sinon l'épisode est un peu un condensé des défauts de Bendis, avec en prime la sensation que le scénariste s'était donné le défis d'exploser le test de bechdel. Pour autant je suis cette série avec un intérêt quant à son utilité dans le run de Bendis sur l'univers d'Iron-Man. Si ce run n'a rien d'exceptionnel en terme de qualité, je trouve sa construction arborescente, en bazar total avec moult changements radicaux mais sans fil rouge, des plus intéressantes. Dans l'épisode en question, Bendis essaye par exemple de gérer à la fois les conséquences de la fin de Civil War II avec l’absence de Rhodes et Tony, l'entreprise de Stark qui partait déjà à la dérive avant et laissée aux mains de MJ et Friday, et il rajoute derrière des éléments d’International Iron Man avec la mère biologique du héros, le tout en essayant de conserver le focus sur la nouvelle héroïne Riri qui assiste de son côté au retour des ninja technologiques. Beaucoup de choses en un épisode, trop à vrai dire, avec aucune traité dignement.
Au dessin, Caselli baisse en sérieux, ça se ressent très nettement sur la quasi-totalité des visages et expressions. En outre, la composition beaucoup trop scolaire n'aide absolument pas. La série se dégrade au bout de trois épisodes... ça n'annonce rien de bon. [4/10]


#4 [Octobre]
Après 4 épisodes, je pense qu'on peut affirmer que cette série part mal. Tandis que Bendis écrit le must du Marvel actuel sur son Infamous Iron-Man, la nouvelle héroïne ne fait pas le poids. Mauvaise héroïne mais surtout mauvaises histoires, terriblement creuses, avec les ninjas qui me saoulent et en prime se montrent les pires sous-fifres du monde : incapable de s'en prendre à Riri et Pepper désarmés et sans armures! Bendis est un scénariste que j'apprécie, y compris sur certaines parutions modernes là où beaucoup le disent perdus depuis sa période début 2000, mais quand je lis ce genre de navet je suis néanmoins enclin à les comprendre. [2/10]


#5 [Novembre]
Stop je crie grâce. Marre des ninjas technologiques, des IA à la noix qui ont des idées étranges, des pages entières avec des gros zoom sur les visages. J'exagère peut-être un peu car l'épisode était moins mauvais que le précédent. Mais à l'arrivée il ne se passe rien, on finit la scène sur le toit et puis c'est tout. Alors certes le monologue de la mère est intéressant, mais quelque chose cloche et je n'arrive pas à me prendre d'empathie pour Riri. Surement que son histoire fait tellement : "appréciez moi j'ai toutes les qualités d'une héroïne, et oui de naissance, d'entrée, je suis un génie bienveillant, une ado de 15 ans qui sauve le monde en étant cool et mature". A d'autres, un héros sans problème, handicapes et dilemmes c'est un héros barbant, Stan Lee a construit Marvel avec cette philosophie et il serait temps que Bendis se souvienne de cette leçon comme il a su l'appliquer par le passé sur d'autres héros solitaires un brin torturé. [3/10]


#6 [Décembre]
Même si officiellement il n'y a pas de changement d'arc, on part enfin sur du neuf avec ce numéro. Ce n'est pas fameux mais franchement je trouve que l'ensemble se lit sans trop souffrir... grande victoire en somme. Graphiquement j'ai trouvé ça bien, on a une certaine constance de Caselli depuis le début du titre qui soutient à bout de bras un Bendis qui part dans tous ses travers. Par contre on s'intéresse à la Latvérie et j'ai bien l'impression que BMD veut ainsi mêler les intrigues de ses deux héros en armure.
Nouvelle un peu hors-sujet, mais on sait maintenant que Bendis finira son run avec Invincible Iron Man 600 - ce sera la seconde fois qu'il termine un run sur un tel numéro. [5/10]


#7 [Janvier 2018]
Le numéro se divise en deux parties inégales. La première qui nous fait suivre par les yeux du SHIELD le passionnant train train quotidien de l'héroïne. Bref on s'ennuie, les personnages n'avancent pas : du mauvais Bendis tout craché. Dans la seconde partie l'auteur se réveille un peu et mais l'héroïne face à une situation inédite : la défaite. Pas de quoi en faire un fromage mais au moins je n'ai pas l'impression de lire du vide. Et le final avec Sharon confirme bien que Bendis veut régler le bazar en Latvérie pendant son run et ne pas laisser ça à ses successeurs. [5/10]


#8 [Février 2018]
Bon épisode, comme quoi tout arrive. En même temps la fin du précédent promettait bien de passer aux choses sérieuses. C'est chose fait avec une situation bien posée par Bendis, et en définitive une intrigue qui renvoie directement à son Secret War de 2004. La Latvérie lance des attaques terroristes non revendiqués. La directrice du SHIELD envoie l'un de ses atouts non officiels faire justice à la bannière étoilée. L'autre point fort du numéro (outre les dessins toujours justes de Caselli) se concentre dans les bons flashbacks. Déjà il y a un propos social intéressant et surtout on apprend ce qui a motivé la petite pour construire des armures. C'est d'une simplicité touchante à mon sens. [7/10]

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le 24 juil. 2017

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