Lecteurs ! Lectrices ! On vous exploite ! On vous spolie !
Ne vous méprenez pas sur la note. Les trois histoires de cet album sont intrinsèquement excellentes, je vous renvoie à ma critique "Sous le signe du Capricorne" pour vous en convaincre succinctement.
Non, ce 5, c'est une non note, un refus de ma part de noter ce que j'ai pourtant lu, mais dans son édition d'origine. Je crois qu'il est vraiment temps, qui plus est à l'heure où la BD numérique se profile pas si loin que ça à l'horizon pour réduire à peau de chagrin l'édition papier (mes yeux vont pleurer du sang, je le pressens), de se dresser contre ce concept abscons des rééditions tronquées, redécoupées, abrégées, réorganisées, (re)colorisées, renumérotées, etc.
Une série de bande dessinée, ça s'achète dans un seul format, celui de la première publication album. Et si le stock s'épuise, l'éditeur honnête réédite sous le même format. Ainsi pour Corto Maltese, il faudra bien lire dans cet ordre et sous ces seuls titres :
- La ballade de la mer salée
- Le signe de Capricorne (qui contient les trois histoires de cet "album")
- Toujours un peu plus loin
- Les Celtiques
- Les Ethiopiques
- Corto Maltese en Sibérie
- Fable de Venise
- La maison dorée de Samarkand
- Tango
- Les Helvétiques
- Mu
Et en bonus "La jeunesse de Corto", improprement présentée comme le Tome 1 alors qu'il s'agit d'une espèce de bonus pas désagréable du tout mais qui fausse la lecture du cycle, à la fois graphiquement et dans l'évolution des personnages (Raspoutine notamment)...
Comprenez moi bien, Corto n'est qu'un exemple parmi d'autres. Si vous saviez la morne rage qui m'anime quand je me relance en vain dans ma quête des Gaston Lagaffe au numérotage original, avec ce fameux album 5 absent et cette merveilleuse page de Prunelle expliquant dans le tome 14 pourquoi il n'existe pas (Il fut finalement édité, enfin bref...) ! Autre exemple, Les doubles albums de Blake et Mortimer réédités en 3 tomes ! Comment mieux briser un équilibre narratif ??!!§!
Dès qu'un dessinateur à succès se meurt, les suites creuses se profilent pour peu que les droits soient mal transmis (Tintin ! Prend garde à toi !). Cela je peux l'admettre à la limite... Mais les rééditions à la mord moi le nœud, non ! Haro sur ces pratiques honteuses !
Révoltons nous ! Allons nous en pendre le dernier éditeur corrompu avec les tripes du dernier marketeux sans scrupules !