Il y a des personnages que ne meurent jamais, bien après la disparition de leurs créateurs ; ceux-ci se retournent généralement dans leur tombe. Ces licences sont connues et apportent toujours un revenu commercial de base aux éditeurs malgré une qualité discutable à l'arrivée. Il y a bien quelques exceptions, je pense par exemple au Spirou d'Emile Bravo.
C'est en gros la réflexion qui me traverse l'esprit quand je me retrouve face à ce genre de tome, et il a fallut que mon libraire me pousse à l'ouvrir. Il a bien fait.
Cet hommage à Lucky Luke est écrit de façon intelligente, jouant avec les codes et les gimmick (comme le sevrage tabagique forcé du héros) tout en conservant une cohérence interne. Le ton s'assume comme étant plus adulte avec des personnages beaucoup moins manichéen, que ce soit Luke avec son attitude d'anti-héros ou ses antagonistes qui sont plus complexes que les simples «méchants» de western. On sent l'apport des westerns modernes dans le travail de Bonhomme, et loin des reprises clichées, c'est le premier bon Lucky Luke que je lis depuis longtemps.