L'île noire nous permet de rentrer de plein pied dans le type d'aventures qui vont se succéder dans la vie de notre héros. Des méchants qui manigancent et notre reporter qui rend la justice. Les Dupont et Dupond font de la figuration comique et Milou est un limier hors pair.
Dans cet album, le scénario se tient même s'il ne s'agit en fait que d'une interminable course poursuite entre Tintin et le gang qui s'en est pris à lui dès la première page. On retrouve certes quelques facilités dans le déroulé de l'histoire comme Tintin qui se grime en vieillard en pleine poursuite mais c'est un peu la marque de fabrique d'hergé. On est loin des stupéfiantes invraisemblances des premiers albums.
J'ai beaucoup apprécié le côté mystérieux de ce vieux castel en ruines situé sur l'île noire. L'ambiance écossaise de la dernière partie du scénario donne un vrai plus à cette histoire qui ne serait somme toute que bien banale sans cela.
Et puis cet album me semble être celui de la maturité artistique pour Hergé. Tintin ressemble enfin physiquement à celui qu'il sera dans les épisodes ultérieurs. La silhouette de Milou a changé aussi pour devenir le chien que l'on connaît. Les visages des personnages en général sont plus aboutis et le trait d'Hergé semble plus sûr.
Il s'agit donc d'un album qui se laisse regarder avec plaisir... c'est aussi, souvenirs, le premier que l'on m'ait offert lorsque j'avais neuf ans. Ha, nostalgie !