J'ai toujours tardé à emprunter les tomes à la bibliothèque mon patelin car je n'ai jamais été emballé par les dessins. En grand lecteur de bande dessinées il était logique que je m'y attarde un jour ou l'autre mais clairement je ne me vois pas recommander la série à qui que ce soit parce que ce n'est pas vraiment mon délire. Je ne me considère pas conquis par l'Incal disons le tout net.


Le personnage central, John Difool est un parfait antihéros. Il est lâche, faible, paresseux, accroc aux "homéoputes", opportuniste, défaitiste, toujours prêt à abandonner et à laisser ses compagnons se débrouiller sans lui. Si l'intrigue le verra sans cesse se confronter à des entités surpuissantes, des ordinateurs super intelligentes, des méta barons, ou des androgynes parfaits, lui ne devra sa survie qu'à des pirouettes des scénaristes car disons le clairement, il n'y avait que peu de chances pour qu'un type aussi lambda survive à autant d’événements s'il n'avait pas été aussi bien entouré de créatures surhumaines et de retournements improbables de situation.


Quand on réfléchit à l'univers de l'Incal, à sa cohérence et sa logique interne, quand on décortique les tomes point par point, on doit bien se rendre compte qu'on n'y comprend pas grand chose. Les événements s’enchaînent suffisamment vite pour que l'on n'ai pas le temps de se poser de questions et il fait bien car toute réflexion nuirait à l'ensemble. D'ailleurs ne nous mentons pas, l'intrigue est une véritable suite de deus ex machina qui parviennent in extremis à sauver nos héros de situations dont on ne comprend jamais vraiment ni comment ni pourquoi ils en sont arrivés là. Les règles des pouvoirs de l'Incal sont cesse modifiées selon les besoins d'un scénario qui semble s'inventer en cours de route et je ne saurais plus compter le nombre de révélations qui semblent s tout droit sortir du chapeau d'un magicien. La Ténèbres est vaincue mais ô surprise, il faut que tout le monde se mette en hyper sommeil sinon l'univers sera anéanti. Pourquoi? Comment ça pourquoi? On t'en pose des question? Difool et ses amis sont poursuivis par un robot du président, un gouffre les amène dans une décharge pleine de rats géants où Luz les attend seins nus sur le dos d'un rat (pourquoi est -elle là? pourquoi cette tenue dénudée, pourquoi ces espèces d'égouts débouchent sur un temple sacré? aucune idée ma petite dame c'est comme ça point final)


Pour moi ce n'est clairement pas le chef d'oeuvre qu'on m'a vanté, certes en débranchant son cerveau ça se laisse lire car l'univers à peu près aussi what the fuck que celui des griffins donc naturellement il arrive parfois à faire mouche et me faire sourire mais on est loin de mes standards habituels de science fiction. Pionner de la science fiction je veux bien mais en matière d'univers débile et cohérent je préfère haut la main Futurama ou encore H2G2. Je crois que je préfère encore lire les chroniques des Meta Barons du même univers, l'intrigue y est plus linéaire mais elle conserve une touche épique proche d'un conte durant chacune des épopées des ancêtres du Méta Baron, alors qu'avec l'Incal et ses "homéo" putes et ses "technos technos" on frise plus la parodie que la vraie fresque saga de science fiction. D'autant que dans ces mêmes chroniques on pouvait souvent y voir des thématiques assez noires telles que l' inceste, la manipulation et l'ambition, une critique du consumérisme à travers la folie des technos technos toujours à la recherche de nouvelles ressources à s'approprier, le transhumanisme, ....


Alors que pour être honnête, l'Incal, c'est juste un type qui trouve un objet mystique, et qui se retrouve impliqué dans la sauvegarde du monde, et je pourrais pas en dire beaucoup plus parce que ma compréhension globale de l"oeuvre est restée au ras des paquerettes.

Algernon89
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le 6 oct. 2018

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Algernon89

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