En voilà une bande dessinée qui m’intriguait. J’avais abandonné depuis quelques années la lecture intensive de BD et je m’étais mis récemment en tête de retourner à une de mes activités favorites de jeunesse. Mais par quoi reprendre ?
Après avoir vu cette bande dessinée bien placé dans le top 111, puis après avec divers échanges avec deux confrère de Sens Critique, cela ajouté au souvenir que celle-ci trônait en bonne place dans la bibliothèque de mon père, je n’avais plus le choix, je devais m’attaquer à la série Corto Maltese !


Pour la ballade en mer salée direction l’océan pacifique près de l’Australie, on suit alors principalement les péripéties de Pandora et Cain Groovesnore, deux jeunes britanniques naufragés et capturés par de fieffés flibustiers…


Je préfère être franc et direct j’ai quasiment tout apprécié dans ce tome 1…
Ce qui marque d’emblé en ouvrant cette BD est le style caractéristique de Hugo Pratt, qui a vraiment un coup de crayon très appréciable et donne à cette BD un certain cachet.
D’ailleurs le côté noir et blanc de celle-ci n’est pas pour me déplaire, bien au contraire.
Après si on veut être un peu tatillon on pourrait relever le fait que toutes les bulles n’ont pas le même niveau détaille.
Comme dit l’adage, plus c’est long plus c’est bon, et bien là c’est avec plaisir de plonger dans une bande dessinée qui ne fait pas 50 pages comme la plupart de ses confrères ! On a ici le droit à une belle aventure qui s’étale sur près de 170 pages, et ça fait plaisir !


En ce qui concerne le background et le scénario ça tient parfaitement la route. On suit ainsi sans ennuis les « aventures » des deux frères et sœurs, entre évènements et découverte de nouveaux lieux et personnages, le tout baigné dans des rapports de forces entre pirates et entre les différentes nations présentes dans ces eaux chaudes. D’ailleurs j’ai été un peu surpris par le déroulement de l’histoire car je m’attendais à une place plus importante au personnage de Corto Maltese, il reste ici plus comme une sorte de personnage secondaire (très important), mais cela ne concerne peut être que le premier tome, comme pour introduire en douceur le personnage clé de la série.
J’ai aussi beaucoup aimé le cadre historique de la BD, 1914 dans l’océan pacifique où se mêle pirates, allemands, japonais, britanniques… vraiment un point très positif pour moi.
Dans tous les cas une bande dessinée qui donne envie de voyager, de découvrir le monde ! Après Indiana Jones c’est Corto Maltese qui me donne envie de partir à l’aventure !


Une des choses qui fait la force de bande dessiné selon moi est sa formidable galerie de personnages, tous plus croustillants les uns les autres. On suit surtout avec délectation le ménage à trois de je t’aime moi non plus sur fond de realpolitik « Bismarckienne » que ce livre les trois « principaux » personnages.
Le plus charismatique reste le fameux Raspoutine, vous me direz avec un nom comme celui ci on a forcément la classe !, avec son physique de vieux loup de mer, qui transpire la ruse et la malveillance et qui est prompte à tirer avantage de chaque situation. On dit que l’habit ne fait pas le moine mais en l’occurrence la ça doit être l’exception qui confirme la règle.
Bien que je suis attiré par notre bon vieux Corto, celui ci n’est pas en reste, véritable impotent, beau gosse des mers désabusé, qui peut paraître un peu dur et froid mais derrière cette carapace se cache un homme au grand cœur.
Le troisième personnage de cette bande de « joyeux » lurons est bien entendu le dénommé Le moine, terreur des mer, qui dirige une organisation de pirates depuis son île de l’Escondia. Sorte de supérieur de Corto et Raspoutine, par qui tout passe dans cette région du monde. Dès le début de la BD on en entend parler, du coup on meurt (presque) d’envie de découvrir qui se cache derrière cette figure tutélaire, et la quand on le voit enfin, la classe totale, dans son habit de…moine qui cache sa figure, du coup l’aspect mystérieux du personnage est toujours de mise. Lui aussi à un comportement et un caractère bien propre, fait notamment de colères violentes. D’ailleurs je ne sais pas trop pourquoi mais ce personnage m’a un peu fait penser à Dark Vador, peut être pour l’aspect mystérieux (visage caché) et une aura qui lui donne une grande importance.
J’ai apprécié en outre l’aspect non manichéen des différents personnages, certes ce ne sont pas des enfants de cœur mais ils ont tous un petit côté qui les rends sympathiques, attrayants, ou simplement plus humains.
En tout cas question charisme entre les pirates des caraïbes et ceux di pacifique il n’y a pas photo…


Alors vous sentez vous aussi l’air marin arriver doucement à vos narines ?


Voilà pour ce bref arrêt sur cette belle bande dessiné d’aventure, en tout cas un ouvrage que je conseille à tous, petits et grands. Quant à moi il ne me reste plus qu’à découvrir le reste de la série, car après ce dépucelage réussi et sans douleur, j’en redemande ! (désolé pour cette faute de goût).


PS : Tu vois mon cher Deleuze, tu n’es pas le seul à en être à 50 critiques ! :p

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le 16 juil. 2013

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