C'est le vrai démarrage de cette BD en 1968 dans le n°455 de Pilote, avec cet épisode qui se révèle excellent, et qui repique un sujet encore peu traité à son époque en BD ; seul Hollywood avait déjà montré un New York dévasté, notamment dans le Secret de la planète des singes en 1970, précédant une vague de films dans les années 80 dont le plus célèbre et le plus mythique reste New York 1997 dont on peut aisément affirmer que cet épisode est une véritable préfiguration.
Ce premier grand récit possède un argument de départ intéressant et suit une trame classique avec ce New York dévasté par un cataclysme en 1986, Valérian effectue un voyage spacio-temporel de contrôle en revenant dans cette époque, l'aspect space-opera étant de cette façon moins marqué, seule la fin revenant dans l'espace.
Les 2 pages de début sont redondantes en dialogues pour nous expliquer les origines de Galaxity, et dans l'ensemble, la série aura assez souvent des dialogues abondants, caractéristique typique de l'époque en BD. Sinon, malgré les côtés un peu naïfs d'un premier album, l'épisode tient la route, et on devine que ça va devenir une série d'une phénoménale richesse ; il ne faut pas oublier que la SF était encore un terrain risqué pour la BD en France en 1967, car elle venait après quelques tentatives assez rares comme Futuropolis de Pellos ou les Pionniers de l'Espérance de Poïvet, 2 bandes créées dans les années 40. Aujourd'hui, au milieu d'innombrables BD de SF plus modernes, Valérian fait vraiment figure de pionnière ; certains lecteurs la jugent dépassée, mais s'il n'y avait pas eu Valérian, il n'y aurait rien.
L'épisode réutilise Xombul, le protagoniste retors du premier véritable récit complet de la série (qui voit aussi la rencontre de Valérian et de Laureline), les Mauvais Rêves (le préquel de la série en fait, qui n'est pas un récit en 44 planches), et cette fois, les auteurs en finissent avec lui. Le dessin de Mézières est encore un peu semblable à celui de ce tout premier récit, en mieux, il est encore un peu grossier mais laisse deviner la future maîtrise de son auteur ; j'aime bien ce dessin simplifié, encore peu abouti, il a son charme. Comme tout le reste de cet album d'ailleurs, qui reste parmi mes préférés.

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le 29 sept. 2020

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