La qualité première d’un Album d’Astérix, c’est qu’on a l’impression de vivre une grande aventure. Le bouclier Arverne, le tour de Gaulle, le Domaine des Dieux…, après une brève mise en place les événements s’enchaînent, l’histoire est riche, les situations variées et cela se terminent invariablement par un banquet au clair de lune.


Ici, pas grand-chose. En spoilant un peu, on peut résumer l’histoire en trois phrases :


Adrénaline arrive au village
Adrénaline fugue et monte sur un bateau
Astérix et Obélix la ramène au village


En guise d’aventure, on a droit à une petite escapade qui suffirait à peine si c’était un prologue. Est-ce parce que les cases sont plus grandes et moins nombreuses que dans le passé ? Ou parce qu’il y a moins de texte ? En tout cas, malgré le talent graphique de Didier Conrad qui livre un travail impeccable, je suis resté carrément sur ma faim.


L’héroïne de cette histoire, Adrénaline, n’a pas une personnalité particulièrement développée, ni séduisante. On sait qu’elle aime prendre des poses héroïques et autoritaires, comme sur la couverture, et qu’elle rejette l’héritage guerrier de son père sauf quand on lui résiste, auquel cas ça ne la dérange plus de clamer bien fort le nom de Vercingétorix. Elle n’en fait qu’à sa tête, donne des ordres à tout le monde, se plaint quand on la protège, se plaint quand on ne la protège pas.
Bref, elle fait chier.


De leur côté, Astérix et Obélix traversent l’histoire en touristes, non sans se faire occasionnellement traiter de ploucs par les adolescents du village.


Relégués avec les figurants, les irréductibles tentent vainement de tromper leur ennui en frappant quelques romains. Insuffisant pour redonner le sourire à Obélix, ouvertement nostalgique de ses glorieuses missions à l’étranger.
Comme nous tous, mon vieil Obélix. Comme nous tous…

Tanaziof
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le 1 nov. 2019

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