Du cul contre un peu d'amour ? (Critique du tome 1)

Koumé est une collégienne qui s'est vue refuser l'amour qu'elle portait à un garçon. Pleine de tristesse, elle se "venge" en vivant une relation uniquement sexuelle avec Kosuké, un autre collégien qui lui est amoureux d'elle. Pourtant, elle qui n'avait aucun intérêt pour lui va commencer petit à petit à s'y intéresser...

Attention, bien que ce manga (en deux tomes) comporte beaucoup de scènes ouvertement sexuelles, il parle avant-tout du mal-être d'une certaine jeunesse japonaise par le prisme du cul. Je dis bien cela à la place de faire l'amour, car celui-ci n'est au départ qu'à sens unique, et la fille veut uniquement se faire sauter, passez-moi l'expression, comme pour prendre sa revanche sur son amour qu'elle n'a pas pu avoir auprès d'un autre.

Je ne connaissais pas le travail de Inio Asano, plus connu ici pour Bonne nuit Punpun, mais le travail sur le paysage, un bord de mer, et sur les personnages, tous malingres, est très réaliste, et donne encore un certain sentiment de réalité. J'aime bien aussi le fait que le rapport s'inverse presque entre les deux au fur et à mesure de la lecture, Kosuké se révélant presque désagréable auprès de celle qu'il aimait jadis, lui reprochant de n'être qu'un zizi sur pattes. Il se vengera sur elle en lui forçant à faire une fellation, ce qui ne sera pas une première pour elle...

Mais le clou du spectacle représente quand même ces scènes de sexe, souvent à la limite du pornographique, et si la censure japonaise ne permet pas de représenter des choses trop crues, c'est suffisamment cru pour qu'on voit que cette fausse relation est basée sur rien, chacun des deux n'ayant pas l'air de prendre du plaisir.
D'ailleurs, à plusieurs fois, la fille va demander à voir le zizi de Kosuké, lui disant "qu'elle est mignonne...".

Vers la fin du premier volume va apparaitre une troisième personnage, qui va amener l'histoire vers un tournant plus dramatique. En tout cas, j'ai été très agréablement surpris, car je me dis qu'une telle relation pourrait exister dans la réalité, et qui fait ici écho à une jeunesse japonaise en perte de repères.

Quant au titre, il fait référence à une photo présente en fond d'écran sur l'ordinateur de Kosuké, mais je n'en dirais pas plus...
Boubakar
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le 21 déc. 2014

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