Quand le quotidien devient spectacle, quand de simples pensées à la volée disparaissent dans le flux continue des passants. C'est cet instant que dépeint Inio Asano dans ce recueil d'histoires courtes, car la force de l'auteur est de ne jamais en nous présentant des situations banales essayer de les sublimées. En ne prenant jamais d'ampleur (ou en en revêtant une très fine couche) ces histoires couchées sur papier tisse un cocon dans lequel le lecteur va se retrouvé emmêlé, sans s'en rendre compte et vivre une quinzaine de pages durant à travers les yeux des personnages.
Déprimés, perturbés ou ennuyés ces personnages ne représentent chacun qu'une facette d'un tout, celle de son auteur.
Si le trait de l'auteur est reconnaissable par son soucis du détail et sa mise en scène toujours aussi maligne, il ne prend ici que la place de personnage secondaire, ne primant jamais sur les véritables personnages dont l'histoire nous est contée et qui pourtant mis bout à bout nous raconte une histoire universelle, celle des hommes et femmes qui peuplent notre monde.
La Fin du monde avant le lever du jour est l'histoire de moments, oubliables et pourtant jamais oubliés.