Un phare de la SF en bandes dessinées.

Tout comme pour les films, en BD, il est facile de faire de la daube en science fiction. Créer quelque chose de potable est une autre histoire, mais alors, écrire une œuvre originale, belle, surprenante, cohérente tant dans l'histoire que dans les explications scientifiques sur lesquelles elle s'appuie; ça tient du génie!
Et du génie, Barjam (scénariste, dessinateur, coloriste et stagiaire machine a café) il en a.
Pour son actuelle unique œuvre en BD (et en 6 tomes) il nous offre une vision un peu sombre d'un futur proche où l'Homme, fidèle a lui même, cherche a coloniser et a se faire le max de thunes sur les planètes proches. Loin des clichés et des petits hommes verts (ou gris suivant la tendance du moment) il reviendra au lecteur de démêler quels humains sont méchant et quels sont gentils, attention, je n'ai pas dis que c'était manichéen.

Nous suivrons donc une petite équipe de rebuts militaire partie a la base faire des relevés d'un mystérieux "mur" noir apparut en plein milieu de notre système solaire sans que personne ne sache trop pourquoi.
Composé d'un héros en manque de fans, plus téméraire que courageux.
De son opposé: un technicien poltron aux airs de mario.
D'un scientifique, génie de la physique et tombé en disgrâce.
De trois autres membres d'équipage dont je ne vous raconte pas l'histoire de peur de vous spoiler
Et bien évidement tout cela agrémenté d'une fille d'amiral (ça sert toujours d'avoir des relations haut placées.
Chaque membre de cette équipe a une personnalité bien a lui les rendant vite très (trop) attachant.

C'est un univers où le polar tutoie l'astrophysique, où la poésie fricote avec les voyages dans le temps, tout ceci agrémenté d'un coup de crayon net et précis mettant aussi bien en valeur la beauté et profondeur du cosmos que la rouille dans la cabine d'un quartier maitre à bord d'un vaisseau spatial.

Peut-être que mon engouement est en partie motivé par les énigmes de complexes temporels dont je raffole tant. Ainsi que par les questionnements moraux de chaque membre de l'équipe qui, au final, nous amènent toujours a nous demander quel pourrais être notre propre réaction face à des dilemmes que l'on ose a peine evisager.
Cependant, je gagerais que dés la première page lue, votre main fébrile de lecteur assoiffé d'histoires fabuleuses et bien ficelées tournera la page 2 puis la suivante et avant même de vous en rendre compte vous en serez a la fameuse page 44 du tome 6.