Disons le tout net, le tome #4 d’American Vampire n’était pas le meilleur, loin de là. Pas de Skinner Sweet, pas de Pearl Jones, de nouveaux personnages intéressants mais n’arrivant pas à faire oublier les premiers nommés. Mais on pouvait espérer, avec la dernière image, et l’attaque sauvage et violente d’Henry Preston par un vampire dissimulé en colporteur, que cela allait être différent dans ce cinquième volume !

Henry Preston, victime d’une horde de vampires, vient tout juste d’échapper à la mort. Sa femme, Pearl Jones, rejoint alors son « créateur », Skinner Sweet, et l’organisation anti-vampirique des Vassaux de Venus dans une tentative désespérée de vengeance contre ces monstres. De retour dans la ville où tout a commencé, la jeune femme réalise qu’avec le temps, la situation est loin de s’être améliorée. (Contenu : American Vampire #28-34)

Nous sommes en 1956 !
Dire que Pearl est amoureuse de son Henry est en dessous de la vérité, un euphémisme, car on est bien au-delà de l’amour. Et le voir sur son lit d’hôpital va la détruire, la torturer mentalement mais aussi faire naître une rage vengeresse sans précédent et sans limite ! Mais avant la vengeance il faut mettre Henry à l’abri, car les attaques de vampires se succèdent, c’est alors que leur ami Calvin Poole lui propose d’emmener Henry dans une base des Vassaux de Venus. Ce que Pearl est bien obligée d’accepter. D’autant qu’elle a promis, à regret, à Henry de ne pas le transformer pour une telle raison.
Chez les Vassaux, Hobbes n’est pas là (à voir dans American Vampire Legacy tome #2), mais son remplaçant utilise les mêmes méthodes ! C’est donnant-donnant. Et en échange des soins apportés à Henry, il demande à Pearl de détruire une colonie de vampires à Los Angeles qui s’était mêlée au gratin du cinéma hollywoodien et était responsables des attaques contre Henry et elle. Sa vengeance sur un plateau, il n’en fallait pas plus pour la convaincre ! Mais cela se corse lorsqu’on lui présente son partenaire pour cette mission : Skinner Sweet ! Celui-là même qu’elle pensait avoir tué dans le Pacifique !
Mais rien ne semble pouvoir la freiner dans sa quête de vengeance, et surtout Skinner Sweet semble être devenu un gentil petit chien docile et obéissant des Vassaux (enfin il a surtout une sorte de pompe à or implantée dans le cœur, là où Pearl l’avait gravement blessé au final). Attristant de le voir ainsi.

Mais si le vampire emblématique de la série est peut-être moins tranchant et piquant dans ses actes il l’est cependant toujours autant dans sa façon de s’exprimer ! Il sait où appuyer pour que cela fasse mal. Mais il faut se méfier des apparences et Skinner n’est jamais aussi dangereux que lorsqu’il est sous-estimé.

Leur enquête va les mener à travers tout le gratin d’Hollywood, et on se rend vite compte qu’il est gangrené par une colonie de vampires semblant toujours plus vaste, toujours plus dangereuse et toujours plus haineuse envers Pearl ! Et tout porte à croire que le grand méchant ne serait autre que Bloch. Le réalisateur qui avait quasiment laissé pour morte notre chère Pearl dans le premier tome d’American Vampire ! Mais, si l’on se rappelle bien les précédents volumes, il y a d’autres personnages que Pearl qui peuvent avoir une telle soif de vengeance, surtout une !...

Cet arc « Liste Noire » est un véritable bijou, un formidable travail de la part de Scott Snyder sur les relations entre les personnages, sur le développement de chacun et sur le grand final tragique qui va marquer à jamais certains d’entre eux !
Seul petit bémol, pour moi, dans cette histoire, le moment d’abandon de Pearl entre les bras de Skinner. Si la tension sexuelle a toujours été très forte, je ne comprends pas cet acte, surtout lorsqu’on sait à quel point Henry est tout pour elle ! Il est sa raison de vivre, sa vie tout simplement. Et alors qu’il est aux portes de la mort elle cède à une pulsion. Je ne comprends pas et n’apprécie pas en fait, tant Pearl était un personnage que j’affectionnais. Oui je parle au passé. Et, personnellement, je vois la fin, comme une punition pour la belle vampire ! Dommage, car nous avons là, sans doute, le meilleur arc de la série. Cela tombe à point nommé avec la fin de la première phase d’American Vampire.

Le tome se termine avec « Le Marchand Gris », un chapitre servant à lancer la seconde phase d’American Vampire. On y retrouve une Abelina Book et Gene Bunting qui permet de découvrir une nouvelle menace lors de leur conversation : le Marchand Gris !...

Au graphisme, durant les sept chapitres nous avons droit aux dessins de Rafael Albuquerque toujours aussi à l’aise sur le titre et sur les vampires. Il arrive à merveille à installer, à faire ressentir toute la tension qui pèse sur l’histoire du début à la fin. Ses vampires sont horrifiques, ses personnages d’une grande expressivité et d’un charisme de fou. Le tout merveilleusement mis en couleur par Dave McCaig, donnant une atmosphère suffocante et oppressante !

Bref, du sang en profusion ! Des surprises et des rebondissements profusion ! Des dialogues qui piquent ! Des vampires effroyables ! Des relations douces/amères ! De l’action épique ! Des personnages charismatiques ! Un tome d’exception en somme !
Romain_Bouvet
9
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Urban Comics est un ennemi de mon banquier!

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le 23 juil. 2014

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Romain Bouvet

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