Dans la démonstration permanente, peu de nuances, scénario qui part dans tous les sens... mouais

C'est important un premier tome, ça doit introduire des personnages, une intrigue, imprimer une identité, tout ça pour donner envie aux lecteurs de suivre les auteurs sur un deuxième tome et plus si affinités.
East of West ne m'a franchement pas convaincu, pas parce qu'il est intrinsèquement mauvais mais sans doute parce ce n'est pas ma came tout simplement.
Que des personnages soient présentés d'entrée de jeu comme des types surpuissants assénant leurs petites répliques assassines à longueur de planches pour susciter le respect au lecteur, ça me gave. Ca marche bien au cinéma (même si n'est pas Tarantino qui veut), moins bien en BD ou du moins, ça marche moins bien si on ne prend pas le temps de construire un univers. Or East of West ne prend pas le temps de quoi que ce soit et met la charrue avant les bœufs : que ce soit "Death" et ses 2 laquais ou les 4 (enfin 3) chevaliers de l'apocalypse, ils sont directement mis en scènes dans des séquences où ils apparaissent comme inarrêtables et sans merci. Bonjour la nuance : "Bon, lecteur, t'as compris hein, ils sont balèzes, ça va envoyer du lourd tout le long".
C'est comme si les auteurs voulaient à tout prix montrer ce qu'ils savaient faire. Oui mais ça raconte quoi ?

C'est le deuxième problème de ce premier tome : la mise en place du scénario est brouillonne et pas maligne pour un sou. Un groupe de personnages voulant mener le monde à sa fin, un autre groupe venant les perturber car souhaitant récupérer un enfant, clé de voûte du plan diabolique d'apocalypse. Tout ça ne vole pas très haut, n'est pas grandement original et n'est finalement - on le comprend bien en lisant la BD - qu'un prétexte pour s'amuser avec des personnages "trop cool", l'univers étant complètement mis de côté (l'introduction du barman capable de trouver n'importe qui grâce à son réseau d'agents est vraiment horrible et montre bien le peu de soin que porte le scénariste à travailler les éléments brossant les contours de son univers et des principaux personnages).

Au final, j'ai du mal à comprendre l'engouement suscité chez certains par ce premier tome. C'est propre niveau dessin, la colo n'est pas vraiment agréable (mais ça, c'est une question de goût) sans être rédhibitoire, mais le scénario manque clairement d'inspiration.
Peut-être est-ce mon incapacité à apprécier les récits trop bruts, à supporter les constructions trop démonstratives. Toujours est-il que la vie est trop courte pour que je lise le second tome, d'autres séries me seront sûrement plus agréables à lire, j'y reviendrai si je lis beaucoup de bien de la suite.