Avec "Toxic", Charles Burns avait frappé tellement fort que nos attentes par rapport à ce deuxième tome sont forcément irréalistes. Et de fait, si l'on retrouve le même concept que dans le premier livre, avec une interpénétration de scènes du monde réel - différentes étapes du passé du héros - et de cet inquiétant monde "toxique" dans lequel un ersatz cartoonesque du héros semble plus ou moins prisonnier, les narrations se complétant et se contredisant de manière particulièrement habile pour construire une sorte de puzzle virtuel passionnant, on est d'abord un peu désarçonné par le manque de continuité avec "Toxic". Finalement, il faut se ré-acclimater au monde de Charles Burns, et cela demande quelques pages, et puis, peu à peu, on décolle à nouveau, ou plutôt on se laisse engloutir par les énigmes nombreuses - plus psychologiques / psychanalytiques que policières, soyons clairs - du récit, jusqu'à la fin, qui survient trop vite, qui frustre forcément. Il va maintenant falloir attendre pour la suite... Dommage... Mais Charles Burns porte ici la BD onirique à un niveau de fascination rarement atteint jusqu'alors, et c'est bien tout ce qui importe ! [Critique écrite en 2012]

EricDebarnot
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleures BD de 2012

Créée

le 26 mars 2013

Critique lue 462 fois

6 j'aime

Eric BBYoda

Écrit par

Critique lue 462 fois

6

D'autres avis sur La Ruche - Toxic, tome 2

La Ruche - Toxic, tome 2
Fatpooper
5

Monstrueuse humanité

Je précise d'emblée que je n'ai pas lu le tome 1. Mais bon, je considère que si une histoire est bonne, ça doit se sentir peu importe qu'on commence par le premier tome ou pas. Et mon insatisfaction...

le 27 janv. 2017

2

Du même critique

Les Misérables
EricDebarnot
7

Lâcheté et mensonges

Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...

le 29 nov. 2019

204 j'aime

150

1917
EricDebarnot
5

Le travelling de Kapo (slight return), et autres considérations...

Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...

le 15 janv. 2020

190 j'aime

99

Je veux juste en finir
EricDebarnot
9

Scènes de la Vie Familiale

Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...

le 15 sept. 2020

183 j'aime

25